Une fois hors du centre-ville, le reste des 226 sites d'affichage reste affreusement vide. Point de slogans ni de portraits de candidats. Il a fallu attendre le troisième jour de la campagne électorale, avec le passage de Louisa Hanoune dans la Ville des Ponts, pour qu'un début d'ambiance électorale s'installe au centre-ville de Constantine. Pourtant, au moins deux grosses pointures ont choisi Constantine pour décrocher leurs tickets afin de siéger au boulevard Zighoud-Youcef. Il s'agit du premier secrétaire du Front des forces socialistes, Abdelmalek Bouchafa, et du lieutenant de Djaballah, Lakhdar Benkhallaf. Depuis dimanche dernier, un décor de déjà-vu est planté à Constantine, avec le lancement de la campagne électorale pour les législatives du 4 mai prochain. Si la machine de l'administration est passée à la vitesse de croisière dans sa propre campagne contre l'abstention, ce n'est pas le cas pour la communication chez les candidats engagés pour ce rendez-vous politique, censé être majeur. Hier encore, outre les affiches faisant la promotion d'une foire commerciale qui se tient du côté de la gare ferroviaire, ce sont surtout des autocollants du ministère de l'Intérieur, rappelant le devoir et le droit de vote, souvent collés de manière anarchique qui interpellent les badauds et accrochent les regards. Et la mission de l'administration ne semble pas facile car, ici, dans la Ville des Ponts, au désintéressement habituel des électeurs, les législatives n'emballent pas, y compris, paradoxalement, la classe politique. Seules 14 listes sont en lice pour les 12 sièges prévus. Une fois hors du centre-ville, le reste des 226 sites d'affichages reste affreusement vide. Point de slogans ni de portraits de candidats. Au même moment, les 45 espaces réservés aux meetings attendent toujours des animateurs qui, pour le moment, se font désirer. Hier, seule la première responsable du Parti des travailleurs est intervenue à la maison de la culture El-Khalifa. Dans le taxi qui nous a conduits de la rue Aouati-Mustapha, près de la maison de la culture, où une musique diffusait une chanson faisant l'éloge du devoir d'aller voter, jusqu'à la Nouvelle ville Ali-Mendjeli, les discussions des 3 autres passagers, le long des 27 km de trajet, ont traité de tout sauf de la halte du 4 mai prochain. Même l'éventuelle rupture du contrat gazier entre l'Algérie et l'Italie s'est invitée mais pas un mot sur les législatives. À Ali-Mendjeli, cette nouvelle mégacité de près de 30 000 âmes, rares sont les affiches apposées sur les panneaux. En revanche, le nombre des permanences ouvertes pour les listes est important. Difficile de prendre le pouls sur les lieux, car, hormis la présence des personnes assurant les permanences, les locaux sont quasiment vides. Ce qui est certain, c'est que le nombre de ces permanences va se multiplier au fur et à mesure que la date du 4 mai approche. Ce sera aussi le cas pour jauger l'intérêt des citoyens pour ces joutes électorales. Pour le moment, le citoyen semble se focaliser sur d'autres priorités. Mourad KEZZAR