La campagne électorale peine à démarrer à Alger. Les panneaux d'affichage désignés des six candidats demeurent pour la plupart vides. A la Grande-Poste (centre-ville), seul le portrait du candidat Bouteflika trône en face du parc Sofia. Il en est de même à la place des Martyrs et à Bab El Oued. Même situation à Belouizdad. En revanche, dans les quartiers situés à proximité du siège de la permanence de la direction de campagne du Président candidat, à Hydra, les portraits de ce dernier sont partout placardés. A Ben Aknoun, les portraits du candidat indépendant Ali Benflis ont été collés dans des lieux non réservés à cet effet. Même situation constatée à Bir Mourad Raïs, où des portraits de Bouteflika et de Benflis ont été apposés sur des abribus et les murs des locaux commerces. En dehors de ces deux candidats, nulle trace des portraits des quatre autres. Les citoyens étaient, hier, partagés. Ainsi, pour certain, les portraits ne sont pas importants. « Nous les connaissons tous. Le plus important, c'est le programme », souligne un buraliste de la place du 1er-Mai. Pour Racim, receveur de bus, les affiches, c'est une perte d'argent. « Nous les voyons tous les jours sur les chaînes de télévision et dans les journaux, en plus, nous les connaissons tous », lance-t-il. Le chauffeur du bus l'interrompt pour lui rappeler qu'il y a un nouveau candidat, le plus jeune, Abdelaziz Belaïd. « Jeune ? Il a 50 ans, khalina (laisse tomber), j'aurai aimé que l'argent dépensé pour les panneaux soit investi dans des projets pour les jeunes », réplique le receveur. Le FNA promet une « surprise » Reste que l'affichage ne semble pas « une priorité » pour certains candidats. Le motif avancé par leurs représentants est le manque de temps. Selon le responsable de la communication à la direction de campagne électorale du candidat Abdelaziz Belaïd, Ahmed Bensabbane, les chargés de cette mission « ont été pris par le temps et que cette question sera réglée incessamment », a-t-il assuré, tout en soulignant que les portraits sont prêts. Pour le Parti des travailleurs, le responsable de la cellule de communication de la campagne électorale du parti, Ramdane Taâzibt, a assuré que la campagne d'affichage aura lieu « très bientôt » et que les militants et même des citoyens sont mobilisés pour cette opération. De son côté, le Front national algérien (FNA) signale que cette absence « est volontaire et stratégique ». Le directeur de campagne du candidat Moussa Touati, Abdelkader Boudoures, a annoncé que le FNA a procédé à la mise en place de portraits géants, sur lesquels seront portées les grandes lignes du programme du candidat. « Ils seront affichés dans les prochaines 48 heures au niveau national », signale le responsable. Ali-Fawzi Rebaïne réclame les subventions Chez le parti AHD 54, il a été décidé tout simplement d'accoler les portraits du candidat Ali-Fawzi Rebaïne de la précédente présidentielle en attendant l'arrivée des nouvelles affiches, car l'impression a subi un léger retard. « Ce n'est pas gênant pour nous. M. Rebaïne est un homme politique connu. Les portraits seront affichés incessamment, nous ne sommes qu'au début de la campagne », tempère le directeur de campagne, Benallou. Ce dernier a saisi l'occasion pour préciser que le parti fonctionne avec ses propres moyens. « On n'a pas reçu les subventions, contrairement à d'autres candidats qui ont eu l'appui d'industriels », note-t-il avant d'ajouter que le représentant du candidat auprès la Commission nationale de la surveillance des élections, Mohamed Seddiki, a été saisi sur cette affaire.