Cette mesure portera, sans aucun doute, un coup de massue aux moyennes et petites bourses à l'approche du mois du Ramadan. GrLe gouvernement vient de décider le gel des importations des viandes congelées, qu'elles soient bovines ou ovines. En effet, le ministre du Commerce par intérim, Abdelmadjid Tebboune, a informé hier , non sans saluer la décision, que le Premier ministre Abdelmalek Sellal a donné des instructions pour l'arrêt de l'importation des viandes congelées avec le maintien, dans les limites des besoins exprimés au plan national, de l'importation de viandes bovines fraiches. Justifiant cette mesure, qui portera sans doute un coup de massue aux moyennes et petites bourses, M Tebboune a indiqué, en marge d'une rencontre avec les associations de protection des consommateurs, que «les marchés de viandes congelées ont enregistré pendant plusieurs années des dépassements graves et préjudiciables au citoyen notamment en présentant la viande congelée comme fraiche». Le ministre ne s'arrêtera pas là : «Je ne vois aucun intérêt pour l'économie nationale, ni pour le consommateur de persister dans cette démarche au moment où nos capacités nationales en viandes ovines couvrent la demande. Notre cheptel compte 27 millions de têtes et c'est très suffisant». Très vite, il se contredira en affirmant que le gouvernement continuera «d'importer de la viande bovine fraiche dans la limite des besoins locaux». Sachant que plus de 60 % des consommateurs recourent à la viande congelée, notamment après la flambée des viandes fraîches, surtout ovine (à partir de 1 400 DA/kilo-ndlr), cette mesure ouvrira grandes les portes à la spéculation sur les prix des viandes fraiches à l'approche du mois du Ramadan. Pour le moment, M Tebboune n'a évoqué que le gel des viandes congelées. Car, il ne serait pas exclu que le gouvernement prenne , dans les prochains jours, une autre décision pour interdire également l'importation du poisson congelé, sachant que le prix de la sardine avoisine 800 DA/kilo. Sur un autre plan, M Tebboune a révélé que son département avait soumis au Premier ministre, Abdelmalek Sellal, «la promulgation d'un décret qui autorise le producteur à vendre directement les produits alimentaires au consommateur dans des espaces précis. Une telle mesure contribuera efficacement à juguler la spéculation et le monopole, notamment pour ce qui est des produits alimentaires de large consommation». Détaillant les termes dudit décret, M Tebboune a affirmé que «cette mesure vise à éliminer les intermédiaires qui interviennent dans l'opération commerciale qui augmentent de 4 ou 5 fois le prix des produits sur les marchés de détails avant qu'ils n'arrivent au consommateur.» Il expliquera que cette mesure pourrait toucher les agglomérations urbaines où les espaces commerciaux ne sont pas suffisants, non sans rassurer que «l'Etat est soucieux de préserver les intérêts des petits commerçants. Les marchés de proximité peuvent constituer un mécanisme efficient pour la régulation du marché et l'éradication des marchés anarchiques». Concernant les mesures prises en prévision du mois de Ramadhan, M Tebboune a assuré que «les produits alimentaires seront disponibles durant ce mois et que le pays disposait de stocks de réserves suffisants pour des années.» Concernant les rumeurs et les pressions enregistrées sur l'organisation du commerce extérieur, M Tebboune a affirmé que «le système des quotas était une décision audacieuse aux impacts positifs sur l'économie nationale. Les permis d'importation ne signifient pas empêcher tout operateur du commerce extérieur d'importer (...) Nous ne permettrons jamais l'importation de produits ne répondant pas aux normes et aux standards internationaux». Farid Belgacem