Face à la détermination des détenus palestiniens à aller jusqu'au bout de leurs revendications, l'Etat sioniste multiplie les mesures de répression. Persistant dans sa politique de déni des droits des prisonniers palestiniens, dont plus de 1 500 ont entamé lundi une grève de la faim illimitée, Israël refuse d'écouter les revendications des détenus et durcit davantage sa position sur la question. Hier, l'administration pénitentiaire israélienne a transféré les prisonniers leadeurs de ce mouvement de grève, dont Marwan Barghouti, Karim Younis, Nasser Oais, Mohamad Zawahreh, Mahmoud Abu Sror et Anas Jaradat, en cellules d'isolement dans d'autres prisons israéliennes. L'information a été donnée par « le comité de presse pour la grève, la liberté et la dignité », qui a indiqué dans un communiqué de presse que l'administration israélienne a commencé de transférer des prisonniers grévistes aux cellules d'isolement depuis ce matin. De son côté, le chef du club palestinien du prisonnier, Qaddura Fares, a confirmé que l'administration pénitentiaire israélienne a transféré les prisonniers grévistes dans des cellules d'isolement. Il a déclaré que les démarches oppressives de l'administration israélienne contre les prisonniers expriment l'inquiétude israélienne vis-à-vis de cette grève de la faim. Par ailleurs, l'avocat, Jawad Bolous, s'est vu interdire de rendre visite à son client, Marwan Barghouti. Cette mesure a été également appliquée à d'autres avocats pour les prisonniers grévistes de la faim. L'administration pénitentiaire israélienne a près la décision d'interdire les visites à ces mêmes prisonniers, selon le chef du comité de presse pour la grève des prisonniers palestiniens, Abd Al-Fattah Dawla. Ce dernier a déclaré à l'agence de presse palestinienne « WAFA » que les autorités israéliennes ont annoncé à la Croix-Rouge l'annulation des visites aux prisonniers palestiniens comme une mesure punitive. Rappelons que plus de 1 500 détenus palestiniens ont entamé, lundi, une grève ouverte de la faim dans les prisons israéliennes à l'occasion de la journée du prisonnier, protestant contre la politique de la négligence médicale, les violations, la détention administrative, les jugements injustes et l'interdiction des visites. Face au refus d'Israël de négocier, le président de l'Autorité palestinienne (AP), Mahmoud Abbas, a appelé la communauté internationale à « intervenir rapidement pour sauver les vies » des centaines de prisonniers palestiniens qui ont commencé une grève de la faim pour protester contre leurs conditions de détention. C'est au cours d'un rassemblement organisé à l'occasion de la « Journée des prisonniers » palestiniens annuelle en Cisjordanie, auquel ont participé des milliers de Palestiniens que Mahmoud Abbas a apporté son soutien aux détenus grévistes de la faim. Il a ajouté qu'Israël était « entêté » car il refuse « d'accepter les demandes humanitaires justes des prisonniers ». Devant le durcissement de la position d'Israël, qui a affirmé hier par la voix de son ministre de la Sécurité intérieure, Guilad Erdan,, qu'elle ne « négociera pas » avec les prisonniers palestiniens en grève de la faim, la commission palestinienne des prisonniers et ex-prisonniers et le club du prisonnier palestinien ont condamné les procédures répressives, imposées par l'administration pénitentiaire israéliennes contre les prisonniers grévistes, dans une tentative de briser leur grève. Le comité médiatique de deux institutions a indiqué que l'administration pénitentiaire a pris plusieurs démarches dès le premier jour de la grève, dans le but de contrecarrer les étapes des prisonniers, comme le transfert des leaders de la grève, dont Marwan Al-Barghouthi qui a été transféré à l'isolement dans la prison « Al-Jalama ». MERZAK TIGRINE