A l'occasion de la « journée des prisonniers » observée depuis plus de quarante ans en Palestine, Marwan Barghouti, figure de la résistance palestinienne condamné à perpétuité par l'Etat sioniste pour son rôle leader dans la deuxième intifadha, a lancé un appel aux détenus palestiniens dans les prisons israéliennes à observer la grève de la faim pour qu'il soit mis fin par l'administration pénitentiaire aux abus qu'elle commet et pour protester contre l'apartheid judiciaire qui dans l'Etat sioniste garantit une impunité pour les Israéliens ayant commis des crimes contre des Palestiniens et criminalise la résistance palestinienne. Hier lundi, premier jour du mouvement lancé par le charismatique leader palestinien emprisonné, 1.500 détenus ont répondu à l'appel mais le chargé de la question des prisonniers au sein de l'Autorité palestinienne a déclaré s'attendre à ce que le nombre des grévistes de la faim augmente. Le mouvement initié par Marwan Barghouti contribuera certainement à faire prendre conscience à l'opinion internationale qu'Israël qu'on lui présente comme un Etat respectueux des droits de l'homme impose aux détenus palestiniens des conditions d'internement qui les bafouent. Il interpelle aussi la communauté internationale qui sachant comment l'Etat sioniste traite les prisonniers palestiniens fait pourtant silence sur le sort de ces derniers. La particularité du mouvement lancé par le célèbre et très respecté leader palestinien est qu'il vise à une protestation collective des détenus palestiniens en vue de placer l'Etat sioniste en face d'une situation dont il ne pourrait minimiser la gravité comme il le fait quand il est confronté à des grèves de la faim individuelles. Il appartient aux organisations humanitaires et des droits de l'homme de briser la chape du silence que l'Etat sioniste voudra mettre sur les revendications dont le mouvement initié par Barghouti exige la satisfaction. La grève de la faim entamée par les détenus palestiniens est l'occasion pour elles de rappeler au monde qu'il y a des milliers de Palestiniens incarcérés dans les geôles israéliennes soumis à l'arbitraire de l'administration pénitentiaire de l'Etat sioniste et qu'un bon nombre d'entre eux est emprisonné par simple décision administrative. La grave décision au regard de ses possibles conséquences sur l'intégrité physique des grévistes de la faim prise par le populaire leader palestinien emprisonné à vie doit être médiatisée et donner lieu à un vaste élan de solidarité et à des pressions soutenues sur les autorités de l'Etat sioniste. Autour de cette question des conditions faites aux détenus palestiniens par l'Etat sioniste prétendument fondé sur des valeurs d'humanisme et de respect de la dignité des hommes se révèlera encore une fois l'hypocrisie de certains supposés défenseurs de ces valeurs tant ils s'évertueront en l'occurrence à dénoncer tout mouvement de solidarité avec les grévistes de la faim palestiniens comme instruisant un « mauvais » procès contre Israël suscité par l'antisémitisme de ceux qui l'animeront. Les détenus palestiniens sont prêts au sacrifice suprême et donnent de ce fait l'exemple à leurs compatriotes qui dans les territoires occupés ont repris le flambeau de la résistance.