Synthèse de Ghada Hamrouche Les représentants des prisonniers palestiniens d'Israël ont entamé, hier, des consultations sur un projet d'accord pour mettre un terme à leur grève de la faim, a affirmé le ministre palestinien des Prisonniers, Aïssa Qaraqaë. «Nous attendons une décision du comité des prisonniers en grève de la faim», a déclaré le ministre. «Ils ont une réunion maintenant dans la prison d'Ashkelon (sud d'Israël, Ndlr) pour discuter de la situation et de l'accord obtenu grâce à une médiation égyptienne», a-t-il ajouté. La porte-parole de l'administration pénitentiaire israélienne, Sivan Weizman, s'est refusée, quant à elle, à tout commentaire. «Un accord sur la question des prisonniers a été conclu au Caire, mais il doit être approuvé par les détenus», avait indiqué dimanche soir une source palestinienne proche du dossier. «Nous nous attendons à ce que l'administration pénitentiaire rassemble lundi (hier) les représentants des prisonniers pour leur présenter cet accord», avait ajouté cette source. Un responsable politique israélien, cité par la radio publique israélienne, a évoqué la conclusion d'un accord lundi ou mardi en cas d'entente sur la levée de l'isolement carcéral et l'autorisation des visites pour les familles de prisonniers originaires de la bande de Ghaza. La veille, soit dimanche, le président palestinien Mahmoud Abbas avait mis en garde contre un «désastre national» au cas où un des prisonniers grévistes décéderait dans une prison israélienne. Deux des détenus, Bilal Diab et Thaer Halahla, ont cessé de s'alimenter depuis 75 jours et la communauté internationale comme les organisations de défense des droits de l'Homme s'alarment de l'état de santé des grévistes de la faim. «La situation des prisonniers est extrêmement dangereuse. Certains d'entre eux risquent des lésions très graves, ce qui serait un désastre national que personne ne saurait tolérer», a prévenu Mahmoud Abbas avant de présider une réunion du comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP).«J'espère et je prie Dieu que personne ne souffre davantage, car ce serait une énorme catastrophe», a-t-il insisté. Entre un tiers et environ la moitié des 4 700 détenus palestiniens dans les geôles d'Israël (dont près de 310 en détention administrative) sont en grève de la faim. Sept d'entre eux le sont depuis plus d'un mois et demi, selon l'administration pénitentiaire, des sources palestiniennes et des organisations humanitaires.Les principales revendications des grévistes touchent aux conditions de leurs détentions. Ils réclament notamment l'abolition de l'isolement carcéral et de la détention administrative, qui permet l'incarcération sans inculpation ni jugement pour des périodes de six mois renouvelables indéfiniment, ainsi que des visites pour les prisonniers originaires de Ghaza.