Le secteur des assurances en Algérie traverse une mauvaise passe. Selon la note de conjoncture du Conseil national des assurances (CNA), les réalisations au 31 décembre 2016 du marché des assurances s'élèvent à 133,9 milliards de dinars (y compris les acceptations internationales), enregistrant ainsi une hausse de seulement 2% comparativement à l'année 2015. Après avoir, des années durant, surfé sur la vague de la croissance à deux chiffres, le marché national des assurances a, petit à petit, vu son poids grandir, certes, mais la marge de son développement s'est considérablement réduite, au point de quasiment stagner ces trois dernières années, conjoncture économique globale oblige. La forte baisse des importations de véhicules neufs et la réduction des dépenses d'équipement ont fortement impacté le secteur. Selon les chiffres provisoires publiés par le CNA, la Branche automobile, qui représente 54,6% des assurances de dommages, a reculé de 1,4% en 2016 par rapport l'année d'avant, avec un chiffre d'affaires de 65,3 milliards de dinars. "Les garanties facultatives (risques non obligatoires) suivent également une tendance baissière avec un taux de 1,8% par rapport à la même période 2015. Quant aux risques obligatoires, ils progressent de 0,3 et occupent 20,3% du portefeuille de la branche", relève le note de conjoncture. La branche incendie et risques divers "IRD" réalise un chiffre d'affaires de 42,5 milliards de dinars, soit une hausse de 1,3%. La branche transports enregistre une progression de 21,3%, principalement du fait des activités de transport aérien, qui marque une évolution de 79,1% (soit +1,1 milliard de dinars en valeur), et ce, suite à la souscription d'un important contrat en assurance "spatiale". La branche agricole connaît un repli de 10,3% dû aux baisses respectives des sous-branches. "Autres dommages agricoles" de 50,8%. La "Production végétale" a diminué également de 17,7%. La "Production animale" a régressé de 9,6%. L'assurance "Crédit" marque une hausse de 23,9%, mais ne représente toujours que 1% du marché des assurances. Pour le secrétaire du CNA, Benbouabdellah Abdelhakim, le recul "conjoncturel" de la cadence de croissance du secteur est le "résultat direct de la chute des prix des hydrocarbures en plus de l'application des systèmes des quotas pour l'importation des voitures". Contrairement à l'assurance dommage qui enregistre une stagnation, l'assurance de personne poursuit son ascension. Au 31 décembre 2016, les sociétés d'assurance de personnes ont réalisé un chiffre d'affaires de 11,5 milliards de dinars, marquant ainsi une évolution positive de 11,8% par rapport à l'exercice précédant. La branche "vie décès" prédomine le marché à hauteur de 30,9%, suivie des branches "prévoyance collective" et "assistance" avec des parts de 28,3% et 24% respectivement. Mais bien que les sociétés d'assurance de personnes affichent en moyenne une évolution de 10% du chiffre d'affaires sur les cinq dernières années, cette branche est encore loin de ce qui se pratique dans le monde. Evoquant l'état des sinistres, la note de conjoncture du CNA indique que "le total des sinistres réglés par l'ensemble des sociétés d'assurance s'établit, au 31 décembre 2016, à 62,4 milliards de dinars contre 70,8 milliards de dinars au titre de la même période de l'année précédente, marquant ainsi un décroissement de 11,9%". La structure des règlements reste dominée par les assurances de dommages avec 96% contre 4% pour les assurances de personnes. Le stock des sinistres à payer en 2016 s'élève à 73,1 milliards de dinars en hausse de 2,7% par rapport au 31 décembre 2015. La cadence de règlement des sinistres a ainsi atteint un taux de 46%. Le président de l'UAR, Brahim Djamel Kassali, a annoncé que l'opération d'assainissement des recours relatifs aux indemnisations des sinistres automobiles pour les dossiers datant de 2013 sera entamée en septembre prochain. L'assainissement des recours se poursuivra en janvier 2018 avec le règlement des dossiers de 2014 pour être clôturé en septembre 2018 avec les dossiers de 2015. L'opération d'assainissement des recours a été rendue possible grâce à deux conventions intercompagnies d'assurances signées en 2015. Brahim Djamel Kassali a, également, évoqué la mise en œuvre de la convention IDA et le système bonus-malus prochainement.