Ces aires protégées ont pour objectif de protéger les aires de ponte et de nursery des espèces à valeur commerciale. L'Institut technologique de la pêche et de l'aquaculture (ITPA) de Collo a abrité, dernièrement, un atelier de travail consacré aux aires marines protégées suite à une initiative de la direction de la pêche et des ressources halieutiques de la wilaya de Skikda. C'est en vue de créer une aire marine protégée (AMP) sur l'île Mta, appelée communément Legzira, dans la commune de Kerkera, revendiquée par l'association des pêcheurs de Collo, que ce séminaire a été organisé pour traiter les différents aspects réglementaires et de faisabilité du projet. En effet, ces aires protégées ont pour objectifs de protéger les aires de ponte et de nursery des espèces à valeur commerciale, et partant la reconstitution du stock halieutique, et assurer la pérennité de la pêche locale dans un processus de développement durable. On citera l'exemple du mérou, de la langouste et des poulpes. Lors de cette rencontre, le directeur des ressources halieutiques de Skikda, M. Hocine Bousbia, s'est penché sur la réglementation algérienne pour la création d'aires marines protégées et aussi la préservation de la ressource. Mme Nadia Ramdane (DPRH de Jijel) s'est, quant à elle, étonnée de voir qu'à Collo, ce sont les pêcheurs eux-mêmes qui revendiquent la classification des réserves alors que dans la wilaya de Jijel c'est l'administration qui essaie de convaincre les pêcheurs de l'utilité de ces AMP. Son intervention a été axée sur les aires marines en Algérie et la ressource halieutique. Elle citera les exemples de la zone protégée du Parc national de Taza (Jijel) terre et mer, arguant que les zones de Jijel et de Collo sont proches et presque similaires, pétries en valeurs écologiques. Pour dire ensuite que les écosystèmes sont très riches et très sensibles, et les décisions des commissions de consultation et de concertation sont révisées par des commissions scientifiques, et ce, pour surtout rassurer les professionnels de la mer. La conférencière citera aussi l'objectif de la création de 2 000 AMP des deux rives de la Méditerranée à l'horizon 2020. De son côté, Mohamed Kacher, du ministère de tutelle, s'est penché sur l'impact des AMP sur la biodiversité ichtyologique. Il fera part du répertoire des espèces composant l'ichtyofaune marine algérienne. Des espèces qui sont réparties en 5 grandes classes toxomiques, soit 29 ordres de 120 familles. L'intervention de M. Faouzi Berdjem, président de l'association des pêcheurs du port de Collo, concerne l'état descriptif et la situation géographique de l'île Mta, qui est recommandée à la classification en tant qu'AMP. Il dira que cette île est réputée pour être une zone de frayère fréquentée par le thon rouge, l'espadon, le chien de mer, les requins et les tortues géantes, et sur le terre-plein de laquelle on trouve des singes et des oiseaux inconnus qui, selon lui, chassent les petites tortues. Et de soulever le fait que ce lieu riche en corail est soumis à un trafic intense vu son isolement. Il apportera assez d'arguments en tant qu'ancien pêcheur pour convaincre l'assistance de l'utilité de protéger cette zone. Les recommandations de la commission font ressortir le maintien de la proposition de la création de l'AMP et aussi de tenir compte de la formation, de la sensibilisation et de la vulgarisation parmi les professionnels, ainsi que la création d'une commission de concertation et la création d'un réseau d'échanges dans tout le pays. A. BOUKARINE