De l'usage des explosifs à l'utilisation de fusil à harpon, la mer vit une «course effrénée» au poisson. Course dont la finalité sera la disparition de plusieurs espèces. C'est le constat que font les spécialistes qui ont dénoncé les pratiques de pêche sur le littoral. Un code de conduite auquel adhéreront les professionnels de la mer est plus que nécessaire. Des spécialistes ont estimé nécessaire de mettre en place un code de conduite pour les professionnels du secteur de la pêche. Une vingtaine de participants dont des scientifiques, des armateurs, des économistes, des responsables d'associations en relation avec la mer, des représentants du ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques et de la Chambre nationale de la pêche, ont pris part à une rencontre organisée au siège de la direction de la pêche et des ressources halieutiques par le Parc national de Taza (PNT) en collaboration avec le Fonds mondial de la nature (WWF). Ces derniers ont été unanimes à reconnaître la menace sérieuse qui plane sur les ressources halieutiques et les dangers auxquels elle est exposée, eu égard aux pratiques de pêche sur le littoral. De l'usage des explosifs à l'utilisation du fusil à harpon, la mer vit effectivement une course effrénée au poisson qui, si elle venait à se poursuivre, risquerait d'entraîner la disparition pure et simple de plusieurs espèces de poissons, ont relevé ces spécialistes lors du débat. «Seul un code de conduite auquel adhéreraient les professionnels de la mer, regroupés dans une association active sur le terrain, peut mettre un terme à toutes les pratiques illicites et illégales de pêche en mer», a recommandé, Mohamed Kacher, expert à l'Ecole supérieure des sciences maritimes (ESSMAL) d'Alger. Des travaux «récapitulés, compilés et réajustés» ont démontré qu'il existe des espèces protégées de poisson, au nombre de 328 près des côtes algériennes, réparties en cinq grandes classes taxonomiques, 29 ordres et 120 familles, a-t-il ajouté, rappelant qu'il n'y a pas eu d'apparition de nouvelles espèces depuis les années 1950. Pour sa part, Saïd Chawki Chakour, expert à l'université de Jijel, a abordé l'apport économique des aires marines protégées sur le développement de la pêche et du métier de pêcheurs. En effet, il a souligné l'importance et la contribution de l'AMP dans le développement local, contrairement à certains préjugés. Selon lui, 17 doctorants de l'université Mohamed-Seddik-Benyahia de Jijel travaillent actuellement sur le projet de la future aire marine protégée. Un expert tunisien, Yacine Skandrani, de l'Association tunisienne pour le développement de la pêche artisanale (ATDEPA), a exposé, pour sa part, les «activités et les résultats du projet de l'aire marine protégée de Cap Negro/Cap Serrat dans la durabilité de la pêche artisanale». D'autres communications relatives aux pêcheurs plaisanciers, à l'écotourisme, au projet de classement de la zone marine d'Azeffoun (Tizi Ouzou) ont été également faites lors de cette rencontre.