Encore une fois, les citoyens de Bir Ghbalou, localité située à une quarantaine de kilomètre à l'ouest de la ville de Bouira, se sont rassemblés devant le siège de leur commune pour exprimer leur mécontement après l'affichage de la liste des bénéficiaires de logements sociaux. La goutte qui a fait déborder le vase est sans doute la mort de Djerbi Messaoud, âgé de 55 ans. Le défunt a eu un malaise dès l'affichage de la liste, n'ayant pas supporté de ne pas y figurer. Le défunt, journalier de son état, est père de six enfants. Les citoyens rencontrés n'ont pas caché leur amertume quant à la méthode sélective par laquelle les bénéficiaires ont été retenus. “Il faut avoir un proche auprès de la commission pour bénéficier d'un logement”, nous dira l'un d'eux. Un autre lancera : “Comment peut-on expliquer l'attribution d'un logement à un héritier de plus de 60 hectares à El-Azizia, venu à Bir Ghablou durant la fin de la décennie noire, et écarter ceux qui sont dans le besoin ?” À titre d'exemple, il citera B. Norredine, un handicapé dont la fille est aussi infirme et l'épouse asthmatique, installé depuis 40 ans mais qui est considéré toujours étranger à la région. Pour la plupart des contestataires, le bakchich a eu le dessus sur les critères. “Pour preuve, sur les 78 bénéficiaires un recours comprenant 47 noms et signé par 267 personnes a été adressé au wali”, soutiennent-ils. La protestation a failli tourner à une confrontation entre les opposants à la liste et les “heureux” bénéficiaires. A. D.