Comme annoncé dans notre édition du 30 avril, nous publions ci-contre et ci-dessous les fac-similés de quatre correspondances échangées entre la direction de Cevital et celle de l'Entreprise portuaire de Béjaïa (EPB) au sujet du refus de cette dernière d'autoriser le débarquement d'équipements industriels importés par l'opérateur privé. Dans notre précédente édition (voir Liberté du 30 avril), nous avons publié trois courriers échangés entre les deux parties. Dans sa première correspondance, Cevital demandait à l'EPB de lui fournir les bases juridiques sur lesquelles se fondait le refus de débarquement des équipements importés. Ce à quoi la direction du port avait répondu en avançant des articles et dispositions de décrets et de notes ministérielles, notamment le décret exécutif n°02-01 du 6 janvier 2002 et la note ministérielle n°1809 du 23 décembre 2009. Deux documents sans rapport aucun avec l'objet du litige entre Cevital et l'EPB et dont cette dernière a manifestement fait une lecture inappropriée. Ce que la direction de Cevital a relevé dans sa réponse. Dans les documents publiés ici, datés respectivement du 16 mars, du 23 mars, du 29 mars et enfin du 6 avril, il apparaît clairement que l'EPB campe sur ses positions totalement dépourvues de base juridique, tandis que la direction de Cevital tente de débloquer la situation en fournissant toutes les informations demandées par l'EPB au sujet des équipements importés, y compris celles qui ne se situent pas dans le champ de ses prérogatives légales. Mais comme le montreront d'autres correspondances que nous publierons également, cela ne suffira pas à mettre fin à ce litige artificiel. En attendant que toute l'affaire soit connue du public et que chacun puisse en comprendre les tenants et les aboutissants, il est intéressant de souligner ici, qu'hier encore, le président de la République, s'exprimant dans un message à l'occasion du 1er Mai, a réitéré "la détermination de l'Etat" à encourager l'investissement et à "améliorer l'environnement économique" afin de faire face à la crise financière et de diversifier l'économie. Il faut le dire clairement : cette affaire du blocage des équipements importés dans le cadre d'un investissement privé devant permettre la création de 1 000 emplois directs et réduire la facture de nos importations d'au moins 2 milliards de dollars/an est un démenti cinglant de cet engagement de l'Etat. Il constitue, aussi, un coup terrible au climat des affaires en Algérie et, pis encore, à l'image même du pays. D'où notre titre que nous reproduisons pour la troisième fois et que nous maintiendrons dans nos prochaines éditions. À souligner, toutefois, que le sabotage (sur ordonnance), dirigé manifestement contre Cevital, frappe aussi et surtout l'économie nationale, à un moment où celle-ci a plus que jamais besoin de l'implication de tous, à commencer par l'apport des investisseurs privés.