La campagne d'uniformisation des paysages urbains d'Oran, à travers une plantation massive de palmiers, est un quasi fiasco, admettent les spécialistes et cadres de l'exécutif communal. En dépit du constat amer du dépérissement de ces palmiers, censés embellir et améliorer le cadre de vie des Oranais, ils avouent que ce projet est un échec établi. Au-delà de ceux qui ont été introduits lors du programme de réaménagement urbain inhérent à la conférence du GNL 16 en 2010, une grosse commande de palmiers d'ornement a été conclue par l'Epic "Oran Vert", sur commande des communes concernées. Celle-ci se traduit par l'acquisition de centaines de palmiers de type washingtonia, destinés à l'embellissement de plusieurs grandes artères de la ville d'Oran et autres communes de la wilaya. Le maire d'Es-Sénia a déclaré récemment qu'il avait dû replanter une vingtaine de palmiers plus de trois fois, en vain. Le comble du drame est qu'un grand nombre de ces palmiers morbides plantés sur tout Oran, pour lesquels l'Etat a déboursé plus de 60 000 DA l'unité, n'ont été repiqués qu'après un mois et plus de leur acquisition. Ce fait a été donc volontairement perpétré étant donné que ce palmier nécessite une plantation quasi immédiate, explique un responsable à la conservation des forêts. Cette problématique se pose avec insistance dans plusieurs communes, à savoir El-Kerma, Sidi Chahmi et Es-Sénia et certaines agglomérations de la ville d'Oran, tels que Sidi M'hamed et El-Bahia entre autres. À ce propos, le wali d'Oran aurait récemment ordonné l'ouverture d'une enquête visant la nature des contrats conclus entre les communes, l'Epic "Oran Vert" et les pépiniéristes retenus. On saura à ce sujet que, selon le cahier des charges, les palmiers livrés par les pépiniéristes sont élevés en bacs et plantés en motte, ce qui minimise sérieusement les risques d'échec. Ce phénomène soulève la polémique à Oran, alors que ce concept environnemental de la palmeraie est rudimentaire chez nous. À l'exemple de la ville d'Arzew et ces beaux palmiers centenaires et même les palmacées repiquées il n'y a de cela que quelques mandats électoraux. Tout a été fait sur la base d'une étude du terrain, contrairement au procédé de l'Epic "Oran Vert", qui n'a pas jugé utile d'en faire autant. Ces derniers auraient pu éviter une seconde méprise, en ayant pris acte d'une analyse à même de déterminer le type d'anthroposol des sites urbains sélectionnés. Dans ce contexte, la qualité du sol est de mise, tant de la teneur en porosité du sable que la richesse du terreau. Des éléments essentiels pour que la motte se développe et puisse permettre au palmier de reprendre sa croissance. Hadj Hamdouche