Il est 10h, quand les trois leaders des partis de l'union islamiste (Nahda-Adala-Bina) ont accompli, chacun de son côté, leur devoir électoral. Mohamed Douibi à Staouéli, Mustapha Belmehdi à Blida, et Abdallah Djaballah à Draria. Ce dernier, à peine sorti de l'isoloir, s'est lâché devant la presse. Il a fait état d'actes de "dépassement" à mettre à l'actif des walis qu'il accuse clairement d'avoir donné des instructions aux cadres communaux et P/APC pour favoriser le FLN et le RND. Djaballah affirme que de nombreux actes entachant la régularité du scrutin ont été enregistrés et notifiés à la Haute instance indépendante de surveillance des élections. Il cite, à titre d'exemple, à Alger, certains observateurs qui ont été empêchés par les chefs de centre d'accéder aux bureaux, au motif qu'ils n'ont pas été enregistrés. Mais, selon lui, ces "prétextes fallacieux inventés" par des walis qui n'arrivent pas à "se départir de leurs vieux reflexes", ne sont pas moins que des "comportements immoraux et irresponsables". Les membres de l'alliance suivent aussi avec intérêt les manifestations qui se sont déroulées la veille, suite à "des déclarations provocatrices à l'égard des observateurs". L'on rapporte aussi la distribution de dépliants électoraux de la part des jeunes garçons, qui eut lieu à Boudouaou (Boumerdès). Ce serait en fait une multitude de dépassements ayant pour finalité le trucage des élections qui ont été recensés dans nombre de wilayas, notamment à Dar El-Beida, aux Eucalyptus et dans les wilayas d'El-Oued et de Tébessa. Selon le responsable de la permanence électorale, Farid Hebbaz, "ces dépassements ont consisté à chasser nos observateurs des bureaux de vote", bien que dit-il, "je ne peux affirmer qu'il s'agit d'une instruction ou ordre verbal de l'administration, mais le constat est là". Surtout, que ces tentatives d'éloigner les observateurs, se sont accompagnées de velléités de certains partis de bourrer les urnes, ajoute notre interlocuteur en faisant état des agressions ayant eu lieu à Skikda et El-Oued. Sans omettre de parler des électeurs qui ont voté à la place des autres, sans procuration. Mais le plus grave, dit-il, est que dans certains bureaux de vote, il n'y avait point d'observateurs, car le tirage s'est déroulé avant même que les listes des partis soient données."C'est une grave lacune, parce qu'ils connaissent tous les bureaux où il n'y avait pas d'observateurs", dira Farid Hebbaz. Mais, pour justifier ces actes de fraude, des P/APC disent avoir eu des instructions ou des orientations verbales pour favoriser le FLN, en voulant pour preuve des indices qui émanent de certains bureaux où le bulletin du FLN était plus visible que les autres sur la table pour que les votants s'y dirigent plus facilement. "Tous ces dépassements sont signalés au président de la Hiise, Abdelouahab Derbal, qui n'a pas daigné nous donner de réponse". Amar Rafa