Les "Samedis littéraires" de l'ancienne librairie Dominique continuent de plus belle, avec l'invitation d'Abdelhak Bererhi venu ce 6 mai présenter son ouvrage publié aux éditions Necib. L'espace El-Idjtihad sis à la rue Arezki-Hamani (ex-Charras, Alger), s'est avéré trop exiguë à l'accueil des férus de la prose et de belles lettres, venus y découvrir Itinéraires, écrit de la plume de l'ancien recteur de l'université de Constantine, Abdelhak Bererhi. C'est qu'il y avait l'élite d'alors, dont d'anciens étudiants dont la verve fut dilapidée par l'irrationalité née de l'étroitesse de l'esprit et d'intrigues d'arcanes et de palais. Outre cela, les "briscards" du staff du département ministériel de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, s'était ajouté à la foule d'éminents universitaires et d'anonymes hommes de la rue qui tenaient à être de la fête pour les retrouvailles avec l'homme qui apporta sa pierre à la réforme de l'enseignement supérieur aux côtés du défunt Mohamed Seddik Benyahia. L'auteur, à qui l'on doit la création du centre universitaire de recherche, d'études et de réalisation aurait opéré son "come-back" lors de la présentation d'Itinéraires qu'il a publié aux éditions Necib. Défi relevé ou pari tenu ! L'ancien ministre de la Jeunesse et des Sports aurait réussi dans ce qu'il semble une "seconde" soutenance de thèse, face à un jury composé d'anonymes, qui lui ont octroyé la palme pour son tome I dans lequel l'enfant des Aurès relate son parcours "de l'université à la politique"... "Un chemin sinueux jalonné de moments intenses et d'instants d'espérance mais aussi un parcours semé d'embûches et d'imprévus que seules la conviction et la volonté on pu transcender", lit-on en quatrième de couverture. Est-ce le désir de s'adonner tout simplement à l'exercice d'écriture de mémoire d'un commis de l'Etat ou parce qu'il est plutôt redevable d'un devoir de mémoire envers la société ? L'auteur a opté pour Itinéraires afin de se démarquer, dit-il, du thème récurrent de mémoire et de l'autobiographie. D'où l'option du "témoignage". D'abord, de l'étudiant qu'il était dans sa jeunesse, puis du cheminement du commis de l'Etat, soucieux d'élever le niveau de la "chaire" ou la "tribune" d'où l'on enseigne l'universalité. Préfacer par l'universitaire et écrivain Youssef Necib, Itinéraires se doit d'être interrogé par le corps professoral ès qualités d'un outil de travail, donc d'un référent : "Je me devais d'écrire ce modeste ouvrage pour relater avant tout, l'inégalable élan d'adhésion d'une jeunesse universitaire curieuse et critique, eu égard aux journées de volontariat de la révolution agraire ainsi qu'aux débats à bâtons rompus sur la Charte nationale", a déclaré notre interlocuteur, avide qu'il soit accompagner sur son Itinéraires, de l'enthousiasme que notre communauté estudiantine n'a plus et qu'elle n'aurait jamais du perdre. En ce sens, l'auteur cultive l'espoir d'un retour à une époque "où rien ne se faisait sans l'avis de la communauté universitaire", déplore-t-il. C'est dire qu'il y avait l'Algérie "utile" sur l'Itinéraires de l'ancien ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique du premier gouvernement du président Chadli Bendjedid, à l'instar de Mohamed Seddik Benyahia (1932-1982) et Mohamed Salah Yahiaoui. Outre cela, cet ouvrage se veut aussi une trace laissée dans l'empreinte mémorielle de l'écriture, non pour s'extraire de l'oubli mais pour esquisser l'Itinéraires d'une voie de... salut pour notre jeunesse, comme du temps de l'époque bénie des années 1970, où l'étudiant, le paysan et l'ouvrier tiraient la charrette dans le même sens, a ajouté notre interlocuteur qui se fond ainsi sur le référent de son père auprès duquel a tant appris le sénateur du tiers des indépendants du premier Conseil de la Nation qu'avait créé l'ancien Président Lamine Zeroual. Autre nouvelle, celui qui a de tout temps défendu la cause de la femme, a eu, au cours de notre entretien, une pieuse pensée pour les martyrs tombés sous les balles assassines de l'intégrisme armé : "Ecrire c'est aussi se taire, c'est ne pas parler, c'est hurler sans bruit", dixit Marguerite Duras. "À ce titre, je suis à pied d'œuvre sur mon tome II, car un itinéraire ne s'arrête jamais. Alors aimez les gens que l'on gère et aimer ce qu'on gère aussi", a conclu Abdelhak Bererhi. Louhal Nourreddine