La mobilisation se poursuit Plusieurs localités de la wilaya de Béjaïa ont été, ces dernières 48 heures, le théâtre de multiples actions de protestation organisées par les différentes structures des archs affiliées à la CICB (Coordination intercommunale de Béjaïa) qui vient de réinvestir la rue afin d'exiger du pouvoir central “la libération immédiate et inconditionnelle de l'ensemble des détenus du mouvement citoyen” et “la satisfaction pleine et entière de la plate-forme d'El-Kseur” et pour “dénoncer les indus élus (APC, APW et APN)”. En effet, dans la journée de mardi, une caravane d'alerte et de sensibilisation de la population, constituée d'un cortège de véhicules, a sillonné les artères principales de la ville des Hammadites. Des slogans propres au mouvement citoyen de Kabylie, accompagnés de klaxons de voitures, ont été scandés à tue-tête par les participants à cette manifestation. À noter que certains automobilistes ayant pris part à cette caravane ont été interpellés par la police qui leur a retiré leurs papiers. Dans la même journée, vers 21h, un sit-in de protestation a été observé devant la prison d'EI-Khemis de Béjaïa par des dizaines de personnes qui sont venues témoigner leurs soutien et solidarité aux animateurs du mouvement citoyen détenus dans cet établissement. Les manifestants qui ont allumé des bougies sur les lieux et commencé à scander haut et fort des slogans en faveur des détenus seront aussitôt pourchassés par des éléments des CNS qui les ont dispersés à coups de matraque. “On nous a même empêchés de passer le réveillon sur la voie publique !”, ironise le chanteur Boudjemâa Agraw qui a pu échapper aux mailles de la police. Selon les déclarations de certains délégués de la commune de Béjaïa, pas moins de huit personnes ont été arrêtées lors de cette descente nocturne des forces de sécurité. Quant à la journée d'hier, le mouvement des archs a organisé des marches synchronisées appuyées par une grève générale et suivies de meetings populaires comme c'était le cas à Sidi-Aïch, Amizour, El-Kseur, Béjaïa, Akfadou... Dans la matinée, c'est la ville de Sidi-Aïch qui a ouvert le bal avec une imposante marche populaire à laquelle ont pris part de nombreux citoyens de différentes communes voisines. Les manifestants ont convergé vers le point de rassemblement habituel qui est le carrefour de l'APC où un meeting a été animé par des délégués de la région dont Bezza Benmansour, Athmane Mazouz… Les animateurs du mouvement des archs qui se sont succédé à la tribune ont tenu à décrier publiquement les élus locaux qualifiés de “squatters de la volonté populaire” et à réitérer leur “détermination à poursuivre le combat des Abane, Boudiaf, Djaout, Matoub, Massinissa Guermah... jusqu'au triomphe des idéaux démocratiques et républicains en Algérie”. Sidi-Aïch Le siège de la Sonelgaz incendié Le siège de la Sonelgaz à Sidi-Aïch a été complètement saccagé puis incendié, hier matin, par les manifestants ayant pris part à la marche organisée dans la même ville par la Coordination des archs de l'ex-daïra de Sidi-Aïch. L'intervention des éléments de la sûreté de daïra, qui ont aussitôt investi les lieux, n'a pas tardé à provoquer des affrontements entre de jeunes manifestants et les policiers. Ayant été blessé lors de ces escarmouches, le jeune Sofiane I., âgé de 16 ans, a été évacué à l'hôpital de la même ville, où il a été opéré pour “une rupture du tendon du bras gauche”, a affirmé une source médicale. À l'heure où nous mettions sous presse, les heurts se poursuivaient au centre-ville. AKBOU Un délégué condamné à 3 mois de prison avec sursis Arrêté le 18 décembre dernier à Akbou, le jeune Malek Benhamouche, délégué de la même commune, a été condamné, lundi dernier, à trois mois de prison avec sursis, à l'issue d'une audience tenue par le tribunal correctionnel d'Akbou qui siège provisoirement à Sidi-Aïch. Rappelons que ce délégué d'Akbou avait été écroué à la maison d'arrêt d'El-Khemis de Béjaïa, au lendemain de son arrestion par la police en possession de tracts appartenant à la coordination locale des archs, une structure affiliée à la CICB. K.O.