Véritable problème de santé publique, les zoonoses sont favorisées par l'insalubrité des villes, le manque d'hygiène et l'urbanisation anarchique. Les programmes de protection sanitaire contre les zoonoses ont coûté au moins un milliard de dinars en 2004 au seul secteur de l'Agriculture et beaucoup plus à l'état en termes de dépenses de santé publique, a affirmé, hier, à Alger le ministre de l'Agriculture et du développement rural, M. Saïd Barkat. Présidant la réunion annuelle du Comité national de lutte contre les zoonoses (maladies transmissibles de l'animal à l'homme), le ministre, selon différents constats, a déduit que la lutte contre ces maladies “coûte trop cher au budget de l'Etat”, mais sans en préciser le montant exact. M. Barkat a exhorté les parties concernées à faire du Comité national de lutte contre les zoonoses un “observatoire capable de tracer un plan d'actions et dégager les moyens de lutte pour les collectivités locales”. Tout en estimant que ce combat était “l'affaire de tous”, le ministre a invité les différents partenaires à “miser sur un travail de prospection, de manière régulière, en vue de réduire l'incidence financière” de la lutte contre ce fléau. Tout en fustigeant les “opérations ponctuelles ou de volontariat”, il a plaidé pour des “actions pérennes et durables, susceptibles en tout cas de donner des résultats probants”. De son côté, la représentante du ministère de la Santé a préféré, elle, mettre l'accent sur les causes du “déferlement” des zoonoses dans les campagnes et les villes. Véritable problème de santé publique, les zoonoses sont favorisées par l'insalubrité des villes, le manque d'hygiène et, en somme, l'urbanisation anarchique, laquelle a “fait fi du respect de la vie et de l'environnement de l'homme”, a-t-elle relevé. Elle a, dès lors, appelé les politiques à intervenir pour “impulser des actions efficientes et d'un réel impact sur le terrain”. Cinq maladies animales transmissibles à l'homme sont répertoriées en Algérie qui les partage de façon substantielle avec les pays limitrophes. Il s'agit principalement de la rage, de l'échinocose-hydratidose, de la brucellose, de la tuberculose et des salmonelloses. Concernant la lutte antiacridienne, le ministre de l'Agriculture a affirmé, durant cette réunion, que la phase automne-hiver avait “entièrement réussi” et que l'insecte ravageur avait totalement disparu du territoire national. “Pendant cette période, l'Algérie a traité, à elle seule, deux millions d'hectares infectés”, un chiffre impressionnant comparé à l'année dernière où à la même période, l'Algérie, le Maroc et la Mauritanie avaient traité à eux trois seulement 600 000 ha, a-t-il dit. Toutefois, “le risque est encore présent et le criquet peut toujours remonter de la Guinée Bissau ou de Mauritanie”, a-t-il averti, en assurant que les brigades de lutte restent mobilisées et prêtes à intervenir à tout moment. R. N.