Des voix s'élèvent au FLN pour demander des comptes au secrétaire général, Djamel Ould Abbes, sur la débâcle du parti aux législatives du 4 mai dernier. Avec ses 164 sièges, il ne détient pas la majorité et il est appelé à composer avec d'autres partis, et donc à accepter la répartition des portefeuilles ministériels dans le prochain gouvernement que s'apprête à présenter Abdelmalek Sellal. Et avec sa petite marge (64 sièges) sur son poursuivant, le RND, qui est remonté avec un bon score, à 100 sièges, peut se montrer gourmand. Et compte tenu de ce résultat, le RND peut réclamer plus de postes ministériels que ceux qu'il avait dans l'actuel gouvernement (3 ministres). Une possibilité qui se réalisera au détriment du FLN qui se verra dégarni de quelques postes dans le prochain Exécutif. Se posera également pour Ould Abbes le choix des noms à proposer, même si le dernier mot revient au président de la République. Car la liste des prétendants est longue. En plus des ministres élus, forts de leur mandat parlementaire, qui voudraient revenir dans le gouvernement, de nouveaux députés, des réélus surtout, voudraient avoir enfin leur chance de siéger dans l'Exécutif. Et le rétrécissement du nombre de ses ministres va pousser Ould Abbes à sacrifier des noms et, partant, à nourrir les rangs des mécontents. Ainsi après les listes de candidats du parti pour les législatives dont il a personnellement assumé la confection et les résultats qui en ont découlé, la composante du prochain gouvernement risque alors de consacrer son échec personnel dans la mission dont il a été chargé : redresser le parti du FLN. L'autre facteur aggravant est la présence d'autres partis dans la nouvelle coalition en gestation. Le revenant MSP sous l'emballage Alliance MSP-FC, appelé par Sellal à la demande du Président à entrer dans le gouvernement, parle déjà au "pluriel". Autrement dit, le MSP vise au moins deux portefeuilles ou plus dans le prochain gouvernement. Des postes à débloquer en soumettant, encore une fois, le FLN à une cure d'amaigrissement. Encore faut-il ajouter la probable entrée dans ce gouvernement du TAJ d'Amar Ghoul, probablement du MPA d'Amara Benyounès ou encore de l'ANR de Sahli, qui vont diminuer considérablement le nombre de ministres du FLN. Et au bout du compte, le Président tranchera la composante de l'équipe de Sellal. S'il confirme le choix de son Premier ministre, il confirme également par là sa prise de distance vis-à-vis de la direction actuelle du FLN, bien entendu dans l'optique des détracteurs d'Ould Abbes, qui évoquent d'emblée son échec et lui demandent de rendre des comptes. Après la reconfiguration de l'Assemblée nationale, le président de la République semble décidé à reconfigurer le gouvernement avec une redistribution des cartes qui va mettre le FLN dans un rôle presque marginal. Ce serait alors la fin d'une génération et l'occasion pour le FLN de se réformer. Djilali B.