Les partisans et autres soutiens du nouveau président de la FAF, Kheireddine Zetchi, crient déjà au complot. Pour eux, les derniers couacs survenus sur la scène footballistique, à savoir l'imbroglio dans la programmation des matches du championnat et de la Coupe d'Algérie, les erreurs scandaleuses des arbitres, le marchandage des rencontres, les accusations de corruption et les "manœuvres en coulisses" de Kerbadj font partie d'une campagne de déstabilisation menée par l'ancienne direction de la fédération. Redevenu donc opposant, Raouraoua et ses "fidèles" seraient donc à la manœuvre pour tenter de déstabiliser Zetchi. Par quel moyen pouvaient-ils continuer à influer sur le cours des événements ? Voyons cela de plus près : avant l'arrivée de Zetchi, c'est Mokhtar Amalou, qui s'occupait, entre autres, de la désignation des arbitres pour les rencontres des championnats des Ligues 1 et 2, sous la coupe de Khelil Hamoum, ex-président de la commission fédérale des arbitres. Durant cette période, l'arbitrage a atteint un niveau de décadence jamais égalé, ce qui a fait dire d'ailleurs à l'ex-arbitre international, Djamel Haïmoudi, que "Hamoum a cassé l'arbitrage algérien". Cependant, au lendemain de son intronisation à la tête de la FAF, et au lieu de placer un homme de confiance à la tête de cette structure névralgique, Zetchi a opté pour le statu quo, du moins jusqu'à la fin de la saison, en reconduisant Amalou. Pourtant, sur sa liste du bureau fédéral, il y a un certain Mohamed Koussa que Zetchi a nommé à la tête de la CFA sans pour autant lui donner la latitude d'entamer immédiatement sa mission. Curieux. Koussa est invité à patienter jusqu'à la fin de la saison, le temps de laisser Amalou achever sa crasseuse mission. Certes Zetchi surveille personnellement les désignations des arbitres mais le ver est toujours dans le fruit. C'est la première erreur stratégique post-élection. En outre la Coupe d'Algérie est toujours gérée par Ali Malek, rescapé de l'ancienne direction de la FAF. Il préside toujours la commission fédérale dédiée à la compétition populaire au moment où le BF a choisi Bakiri. Les mêmes causes produisent les mêmes effets Lui aussi est prié d'attendre la fin de l'actuel exercice pour exercer ses responsabilités. Entre-temps, la commission d'Ali Malek collectionne les esclandres, le dernier en date de la volte-face concernant la domiciliation de la Coupe d'Algérie. Après avoir pourtant montré la voie de la fermeté, en domiciliant les deux demi-finales de la Coupe d'Algérie, MCA-ESS, et CRB-USMBA au stade du 5-Juillet, la FAF a fait marche arrière, optant cette fois-ci pour les deux stades de la capitale, Bologhine et le 20-Août. La pression exercée par les deux clubs du CRB et du MCA, et les immixtions politiques, ont fini par faire abdiquer la fédération. Sa souveraineté a vacillé, sa crédibilité a sans doute pris un sérieux coup. Enfin, après la démission de Mahfoud Kerbadj - autre vestige de l'ancienne direction de la FAF - de la tête de la LFP, bon nombre d'observateurs ont plaidé pour la mise en place à la tête de la LFP d'un comité provisoire, issu d'une assemblée générale extraordinaire qu'il fallait donc organiser plus tôt, en attendant l'élection d'un nouveau président. Mais Zetchi a préféré, encore une fois, faire confiance aux "creuseurs de tombes". On ne peut pas raisonnablement continuer à évoquer la théorie du complot quand le président de la FAF lui-même maintient des anciens responsables défaillants dans les instances de gestion du football. Zetchi, qui a visiblement laissé les loups dans la bergerie, s'est livré affaibli à ses adversaires.