Le ministre de la Santé a soutenu que cette rencontre devrait confirmer Alger comme siège de l'agence africaine du médicament, parce que le pays dispose d'une industrie pharmaceutique développée et performante. Le Forum pharmaceutique international, organisé au Centre international des conférences de Club-des-Pins, a été l'occasion de faire le point sur le marché africain du médicament, évalué à quelque 35 milliards de dollars, soit à peine 3% de la consommation mondiale. Mais la forte dépendance de la plupart des pays africains vis-à-vis des laboratoires étrangers les a poussés à jeter les bases d'une coopération commune dans le domaine. "Il devient impératif et urgent de mettre en place une autorité supranationale chargée du médicament. Cette agence africaine du médicament devra avoir pour missions esssentielles le renforcement des capacités nationales dans le domaine du contrôle des produits pharmaceutiques, l'harmonisation de la réglementation en matière d'enregistrement et l'accompagnement en matière de développement des bonnes pratiques et de la lutte contre la contrefaçon", a indiqué le ministre. Abdelmalek Boudiaf pense que "les pays africains devront profiter de l'harmonisation réglementaire pour assurer la complémentarité", ajoutant "si l'Union européenne (UE) a eu pour ancêtre l'Union du fer et de l'acier, l'Union africaine (UA) peut valablement avoir comme premier espace économique commun le Marché africain du médicament". Mais pour arriver à ce stade, il faut d'abord, dit-il, mettre à niveau les services hospitaliers aux meilleurs standards internationaux, développer des plateformes de recherche et créer les conditions propices à l'émergence de start-up dédiées à l'innovation. Le ministre de la Santé a rappelé que la politique pharmaceutique en Algérie s'appuie sur une production locale des médicaments. Cette stratégie est, annonce-t-il, en cours d'actualisation à l'effet d'accompagner le défi de l'accès aux molécules innovantes pour sécuriser la disponibilité des médicaments essentiels, mais aussi les rendre accessibles et à des coûts supportables par la collectivité. Il a expliqué, à cet égard, que la révision de l'arsenal juridique, régissant le secteur de la pharmacie à la faveur de l'avant-projet de la nouvelle loi sanitaire et de la mise en place de l'Agence nationale des médicaments, a pour but l'encouragement de la production locale des médicaments, la promotion de la prescription et de la consommation des médicaments génériques et l'approvisionnement du marché au moindre coût par la maîtrise des coûts à l'importation. Selon lui, l'Algérie assure déjà un large accès aux meilleurs traitements innovants disponibles. Il cite "le traitement personnalisé assuré à toutes les femmes souffrant d'un cancer du sein, alors que tous les patients atteint d'hépatite C, quel que soit le stade, reçoivent le Sofosbuvir développé et fabriqué localement, là où des pays développés n'arrivent pas à l'assurer à leurs patients". "L' Agence africaine du médicament prendra forme à l'issue des recommandations devant être émises lors des six séances plénières, sept tables rondes et 16 workshops prévus lors de cet événement" a déclaré pour sa part Lotfi Benbahmed, président du Conseil national de l'Ordre des pharmaciens. Lotfi Benbahmed, a précisé qu'"une décision précise et une approche chiffrée sur le taux de la consommation africaine permettront notamment d'évoluer vers une prise en charge des besoins de l'industrie pharmaceutique, et, partant, mettre en place cette Agence, développeuse du secteur pharmaceutique continental et intégratrice de nos politiques de santé". Christophe Ampoam, secrétaire permanent du Forum pharmaceutique international,a plaidé pour sa part pour "une évaluation de toute action liée au développement du secteur pharmaceutique, avant de se congratuler de tout satisfecit en la matière". À noter que la 18e édition du Forum pharmaceutique international a vu la participation de 3 000 professionnels venus de 31 pays, dont 1 500 d'Afrique. N. H.