Pour leur assurer un approvisionnement régulier en matières premières, l'Office national interprofessionnel du lait (Onil) réserve, chaque mois, 14 500 tonnes de poudre de lait aux 114 laiteries réparties à travers le territoire national. Plus de 10 millions de quintaux de blé dur et 21 millions de quintaux de blé tendre sont également disponibles pour faire aisément face à la demande nationale. Ce sont là les deux principales garanties avancées par le directeur général de la régulation et des activités commerciales au ministère du Commerce, Abdelaziz Aït Abderrahmane, qui rassure de la disponibilité, en quantités suffisantes, des produits de première nécessité jusqu'au mois de septembre prochain. Mieux, en prévision du mois de Ramadhan, prévu dans dix jours, un comité de suivi et de facilitation des approvisionnements en produits de large consommation a été installé depuis le mois de janvier. Dans le cadre de ses missions, cette instance travaille en étroite collaboration avec les offices de régulation que sont l'Onil, l'Onilev (légumes et viandes) et l'Oaic (céréales) pour que le mois sacré se déroule dans de bonnes conditions en termes d'offre. Assistera-t-on à une nouvelle flambée des prix notamment des produits agricoles frais durant le mois de jeûne ? M. Aït Abderrahmane écarte cette possibilité. Il estime que le marché reçoit actuellement la récolte de pleine de saison. Ce qui donne lieu à une mercuriale clémente. "Les prix des légumes frais sont en ce moment à la portée de toutes les bourses", déclare le DG de la régulation lors de son passage, hier, sur les ondes de la radio Chaîne III. Cette tendance à la stabilité des prix s'est déjà installée, affirme-t-il, au cours de ces dernières semaines. C'est le cas des tarifs de la pomme de terre qui ont connu une hausse entre février et mars, car, explique-t-il, ces deux mois coïncidaient avec la période de soudure où seule la production sous serre était disponible. Une fois le déstockage au niveau des chambres froides effectué, les prix ont baissé pour se situer présentement entre 35 et 45 DA, relève-t-il. Afin de doter le marché national de quantités acceptables en viandes, un produit très prisé pendant le mois de carême, il a été importé plus de 20 000 tonnes de viandes avant la mise en place des licences d'importation. Et récemment, des autorisations ont été accordées pour l'importation de près de 17 000 tonnes de viande réfrigérée, étant donné que l'introduction de la congelée est désormais interdite. L'invité de la Chaîne III n'est pas si catégorique que ça si l'on se réfère à sa déclaration : "On va essayer de limiter au maximum l'importation de la viande congelée." Sa phrase prête à équivoque. Cela pourrait vouloir dire que l'importation n'est pas interdite de manière définitive. Autrement dit, le produit pourrait être importé, mais en petites quantités. Le ministre du Commerce par intérim, Abdelmadjid Tebboune, qui applaudit cette mesure, avance comme argument les capacités nationales en viandes ovines qui couvrent les besoins du marché. Producteurs : vente directe de produits aux clients "Notre cheptel compte 27 millions de têtes et c'est très suffisant, mais nous continuerons d'importer de la viande bovine fraîche dans la limite des besoins locaux", a-t-il souligné lors d'une rencontre avec les associations de consommateurs. Par ailleurs, le dispositif de lutte contre la spéculation prévoit encore une fois, cette année, la mise en place dans 45 wilayas d'une centaine de marchés spécifiques au mois de Ramadhan en partenariat avec l'UGTA. Ces espaces commerciaux ont cette particularité qui permet au producteur de vendre directement sa marchandise à la clientèle. Les grossistes et autres entreprises de production publiques et privées seront, en outre, présents sur ces marchés. Cette mesure vise à éliminer les intermédiaires qui interviennent dans l'opération commerciale, faisant augmenter de 4 ou 5 fois le prix des produits sur les marchés de détail avant qu'ils n'arrivent au consommateur final. B. K.