Le long feuilleton de la réalisation du tramway de Mostaganem vient de connaître un nouvel épisode pas du tout joyeux pour les autorités locales et les habitants de la ville. La multinationale espagnole Isolux Corsán, entreprise réalisatrice principale du projet du tramway de Mostaganem, en partenariat avec Alstom, a été obligée de déclarer faillite après que l'Etat de Bolivie lui ait signifié l'encaissement de la garantie bancaire estimée à 151 millions de dollars, en avril dernier, pour avoir abandonné les travaux de deux chantiers dont la construction d'une autoroute. Selon le très sérieux journal économique espagnol Expansión, dans son édition du 17 avril 2017, citant des responsables de la Administradora Boliviana de Carreteras (ABC), l'équivalent de l'Entreprise nationale des autoroutes algériennes, la Bolivie a recruté l'entreprise Corsán Corviam, filiale d'Isolux Corsán, pour la réalisation de deux projets : la construction d'une autoroute pour 137 millions de dollars et une centrale hydroélectrique pour 397,9 millions de dollars. Ainsi, l'entreprise espagnole ne serait plus en mesure de respecter ses engagements envers les autorités algériennes. Elle est également engagée, en consortium, dans la réalisation du tramway de Constantine (avec le groupe public Cosider et le français Alstom). Les démêlés d'Isolux Corsán avec ses créanciers commencent à impacter gravement le grand chantier ouvert à Mostaganem qui est actuellement à l'arrêt total après le supposé départ de l'entreprise espagnole au point où ses partenaires (Cosider et Alstom) réfléchissent à reprendre ses activités. "Nous avons des responsabilités communes vis-à-vis du client", indique une source proche du consortium. Les retards sont notamment dus au fait que Isolux Corsán n'est plus en capacité de payer ses sous-traitants et donc d'assurer le déroulement normal des travaux. Ces difficultés ne sont aucunement liées à un quelconque retard de paiement du client final, soit l'Entreprise du métro d'Alger (EMA), affirme-t-on. "Il n'y a aucun problème de ce côté-là, ces problèmes sont strictement internes à l'entreprise espagnole. La grande difficulté financière, notamment suite à une amende de 151 millions de dollars infligée par le gouvernement bolivien, a poussé Corsán à enclencher, en avril dernier, une procédure de faillite qui la protège ainsi de ses créanciers. Aux dernières nouvelles concernant le sujet, nous avons appris tout récemment que l'entreprise de travaux publics Cosider serait prête à prendre la relève et terminer les travaux", ajoute la même source d'informations même si bien sûr aucune date précise de la réception du tramway n'a été avancée. M. Salah