Entre 8 000 et 12 000 nouveaux cas de maladie cardiaque congénitale sont enregistrés chaque année. De ce total, entre 3 000 et 8 000 nouveaux malades nécessitent une prise en charge thérapeutique. La fondation "Ibni" (mon fils), créée sur une initiative de Med Investment Holding, projette de développer en Algérie un centre de chirurgie pédiatrique en partenariat avec deux hôpitaux, chinois et espagnol. L'objectif est de promouvoir, dans notre pays, les techniques de chirurgie et de prise en charge des soins les plus sophistiqués et de classe internationale au profit des enfants malades algériens. Comme première étape de cet important projet, la fondation a organisé hier un séminaire international intitulé "Cœur de l'enfant" qui traite de la prise en charge des cardiopathies de l'enfant. Selon le directeur général de Med Investment Holding, Lies Kerrar, la rencontre a pour but de rassembler les praticiens algériens et les professeurs émérites venus de Chine, d'Espagne mais aussi de France, de Grèce, d'Afrique du Sud... pour un échange d'expériences dans le domaine de la chirurgie cardiaque pédiatrique. C'est l'occasion également, ajoute-t-il, de faire le point sur les avancées technologiques dans cette spécialité. "La fondation Ibni est à but non lucratif. Nous essayons de contribuer modestement à développer les choses de la meilleure manière. Mais nous n'avons pas pour vocation de remplacer l'Etat", tient à préciser Lies Kerrar. En Algérie, des avancées remarquables ont été réalisées en matière de soins des cardiopathies infantiles, mais de nouvelles techniques pratiquées de par le monde doivent être assurées localement. Car une intervention chirurgicale sur le cœur d'un enfant reste un acte très sensible et complexe. "C'est pour cela que nous intervenons afin d'apporter le meilleur savoir-faire, les méthodes de management les plus efficientes et utiliser des protocoles médicaux formalisés tout en ayant recours à des moyens et nouvelles technologies les plus récents, telle la télémédecine qui offre la possibilité d'une assistance étrangère instantanée durant l'acte chirurgical", affirme M. Kerrar. L'incidence de la cardiopathie congénitale en Algérie est, selon le Pr Abdelmalek Bouzid, inconnue, mais elle ne serait pas différente de celle observée dans le monde, estimée au début des années 1990 à 3/1 000 naissances vivantes. "Selon les statistiques officielles, le nombre de naissances vivantes en Algérie serait d'environ 1 million par an." Entre 3 000 et 8 000 nouveaux cas nécessitent, avoue-t-il, une prise en charge thérapeutique interventionnelle ou chirurgicale. Les cardiopathies de l'enfant, qu'elles soient acquises (rhumatismales) ou surtout congénitales, représentent un défi pour l'ensemble de la communauté médico-chirurgicale au regard de la nécessité d'équipes multidisciplinaires expertes dans ce domaine.