Pas moins de 16 interventions à cœur ouvert ont été effectuées sur des enfants par un plateau de médecins et d'infirmiers, à l'Etablissement hospitalier spécialisé en pédiatrie Boukhroufa Abdelkader de Canastel, depuis le mois d'avril. Le lancement des interventions chirurgicales en avril dernier a permis d'éviter le transfert des enfants atteints de cette maladie, souvent obligés de se déplacer à leurs frais vers l'unique service spécialisé dans la chirurgie cardiaque pédiatrique, relevant de la CNAS, implanté à Bou Ismaïl, Alger. Toutes ces interventions ont été couronnées de succès. La première intervention a été effectuée sur une fillette âgée de 7 mois, originaire d'Oran présentant un bloc auriculo-ventriculaire complet congénital diagnostiqué à la naissance et compliqué d'insuffisance cardiaque. Les listes d'attente restent encore assez longues et leur gestion, un vrai casse-tête chinois. Surtout lorsqu'il s'agit de cas nécessitant un transfert à l'étranger. La situation est d'autant plus critique que le nombre des malades à opérer, en Algérie ou ailleurs en Belgique, en Suisse ou en France, est encore en croissance, favorisé par des mariages consanguins qui tardent à disparaître et aussi par le non-suivi de la grossesse dans de nombreux cas. Les enfants qui naissent avec des malformations cardiaques avoisinent les 4.000 cas par an en Algérie. 10 à 15% représentent des cardiopathies complexes, difficiles à prendre en charge. Elles nécessitent donc un transfert à l'étranger. Depuis son ouverture, le service ne désemplit pas. Des hommes et des femmes de toute la région s'y rendent au quotidien. Certains pour des consultations, d'autres pour des renseignements pas pour eux mais pour leurs enfants. Le service assure le suivi de 950 enfants atteints de malformation cardiaque venus de toutes les wilayas de l'Ouest et du Sud-Ouest. Il assure le diagnostic et le traitement des maladies cardiaques de l'enfant avec une prise en charge globale la plus adéquate possible de l'enfant et de ses parents. La cardiopathie congénitale est une maladie qui survient à la naissance. Les cardiopathies congénitales touchent environ 1% des naissances vivantes et représentent la malformation congénitale la plus fréquente chez les nouveau-nés. Dans la plupart des cas, les causes ne sont pas connues. Dans d'autres cas, les infections virales, comme la rubéole (rougeole), ou certaines maladies héréditaires, comme le syndrome de Down, ou encore la consommation excessive de drogues ou d'alcool durant la grossesse jouent un rôle déterminant. Grâce aux importantes percées médicales, le taux de survie des enfants atteints de cardiopathie congénitale s'est grandement amélioré. Il y a 60 ans, à peine 20% des nouveau-nés atteints de malformations cardiaques complexes atteignaient l'âge adulte. Aujourd'hui, plus de 90% d'entre eux l'atteignent, y compris ceux qui souffrent de cardiopathies congénitales complexes. L'amélioration de la qualité des soins aux adultes leur permet d'éviter les complications ou d'atténuer leur incidence et de mener une vie normale. Il existe plusieurs types de cardiopathies congénitales. Il y a lieu de signaler qu'avant le lancement des interventions chirurgicales, le chirurgien du service a bénéficié d'un cycle de formation en France, alors que l'équipe des paramédicaux a effectué une formation au niveau du service de chirurgie cardiaque pédiatrique de Bou Ismaïl.