Abou Djerra Soltani déciderait de faire ses adieux au MSP dans deux cas de figure : la proposition d'un poste ministériel ou la fondation d'un parti propre. Le président du Mouvement pour la société de la paix (MSP), Abderrezak Makri, a infirmé, hier, l'information qui a circulé quant à la démission d'Abou Djerra Soltani des rangs du parti. Du moins, elle n'a toujours pas été actée. "Nous n'avons reçu aucune démission de la part d'aucun militant, encore moins d'Abou Djerra Soltani qui reste donc, toujours, un militant et cadre du parti", nous a, en effet, confié, hier au téléphone, M. Makri. Ce dernier a, par ailleurs, nié la volonté qui lui est prêtée de sanctionner les militants qui contesteraient son autorité. "Le MSP reste un parti d'institutions et non de personnes. Seules les institutions du parti, à leur tête le conseil consultatif (Madjliss Echoura), sont habilitées à prendre des décisions concernant les agissements et/ou les comportements des militants", a-t-il tenu à souligner. Cela dit, si la démission d'Abou Djerra Soltani n'a pas été formalisée, des sources proches du parti affirment qu'il en aurait néanmoins fait mention verbalement, dans un moment d'énervement, suite au vote du conseil consultatif qui a statué sur la non-participation du parti au gouvernement. Une décision que Makri dit transmettre au Premier ministre qu'il rencontrerait ultérieurement. Les mêmes sources précisent, en effet, que M. Soltani a clairement exprimé son "vœu de quitter le parti". "Il en a parlé dans les couloirs du siège du parti juste après sa sortie de la réunion du conseil consultatif", confie-t-on. Il reste à savoir s'il s'agit juste d'une menace ou d'une décision résolument prise et qui sera mise à exécution. Le vote du conseil consultatif ne devrait pas constituer un motif à démission, tant est que, depuis plusieurs années, Soltani et Makri divergeaient publiquement au sujet de l'attitude à adopter vis-à-vis du gouvernement. Deux cas de figure pourraient décider Soltani à faire ses adieux au MSP : la proposition d'un poste ministériel ou la fondation d'un parti propre. S'agissant de la promotion politique, il est fort à douter que, sans le parti, la personne de l'ancien ministre et ancien président du MSP intéresse le pouvoir. L'expérience tentée avec d'autres cadres d'autres partis n'a jamais été probante. Pour le parti politique, il est fort peu judicieux de tenter l'aventure en ce moment où le leitmotiv islamiste est à la fédération des énergies. Le pari est fort risqué. Farid Abdeladim