Abdelmadjid Menasra, vice-président du Mouvement de la société pour la paix (MSP) et candidat à la présidence du parti à la faveur du congrès, prévu les 30 et 31 avril prochain, est en train de mener un travail de lobbying au niveau de l'Algérois. C'est, en effet, à travers des rencontres “privées” que l'ancien ministre mène son travail de coulisses. Lors de ces rencontres à laquelle prennent part des figures connues du parti, à l'image du président du bureau d'Alger, de Hadj Slimane, membre fondateur du MSP, et de Slimane Chenine, ancien chargé de la communication, il est question pour Abdelmadjid Menasra de mobiliser les militants de la base du parti au niveau de l'Algérois autour de sa candidature en prévision du congrès. Autrement dit, Menasra anticipe sur les choses en sensibilisant les militants avant même qu'ils ne soient élus parmi les congressistes devant se prononcer sur les candidats à la présidence du mouvement de cheikh Nahnah. Cette anticipation à travers un jeu de coulisses, quoique légitime, s'explique par une panique qui s'est emparée de l'ancien ministre qui veut mettre tous les atouts de son côté pour succéder à Abou Djerra Soltani, le président du parti et son principal rival. Abdelmadjid Menasra, qui représente une tendance totalement aux antipodes de celle de Abou Djerra en ce sens que le premier incarne le conservatisme et le second l'ouverture du parti, a de tout temps tenté de déstabiliser son actuel rival pour lui succéder, en vain. C'est le cas notamment en mai 2005, au lendemain du changement du gouvernement où Abou Djerra a été désigné ministre d'Etat. Menasra a, à cette occasion, tenté une procédure d'exclusion du président du MSP. Il a été reproché publiquement, à ce propos, à Abou Djerra Soltani d'avoir accepté le poste de ministre d'Etat sans avoir consulté ses collaborateurs et les instances du parti. Lors du déclenchement de cette affaire, Menasra était, en effet, derrière une motion demandant la tenue d'une session extraordinaire du Madjliss Echoura, signée par une soixantaine de membres sur les 250 qui composent cette structure. On se rappelle à cette époque, qu'en marge d'une rencontre organisée par le parti au Centre de presse international (CIP) et à laquelle a pris part Soltani, que Hadj Slimane et Abdelmadjid Menasra ont été les plus disants à propos du président du mouvement. Les deux cadres dirigeants ont confirmé l'existence d'un malaise au parti. Ils ont accusé Abou Djerra d'avoir “agi en solo et de n'avoir pas consulté les instances dirigeantes”. Plus précis, Menasra avait déclaré que “le président du parti n'a pas réuni ni le bureau exécutif, ni le Madjliss Echoura, ni d'ailleurs la commission des cinq pour débattre des propositions et des éventuelles nominations”. “En tant que porte- parole de notre parti, il est inacceptable qu'il siège dans l'exécutif parce qu'il ne pourra plus ni voyager ni faire de déclarations. Il est tenu par l'obligation de réserve”, avait dit Menasra, tout en expliquant qu'“il n'est pas dans les traditions de notre formation qu'un président du HMS siège dans le gouvernement”. Toutefois, la démarche de Menasra et de son groupe n'était pas payante au regard des soutiens dont bénéficiait à l'époque Abou Djerra au sein du Madjliss Echoura (Conseil national) et dont il bénéficie jusqu'à l'heure actuelle. Ceci pour une raison simple. Depuis, en effet, l'avènement de Abou Djerra à la tête du MSP, après le décès de Mahfoud Nahnah, deux changements majeurs ont été imprimés au parti : le premier concerne l'option d'ouverture du MSP et le second la dotation des structures du parti de plus d'autonomie décisionnelle. En somme, Abou Djerra a délégué des pouvoirs décisionnels aux différentes structures du parti. Ceci étant, la bataille pour le contrôle du parti est entamée et chacun des candidats (Abou Djerra et Menasra) va de ses propres moyens. NADIA MELLAL