Les manifestants ont accordé un délai d'une semaine aux responsables concernés pour trouver une solution à leurs revendications. Les militaires retraités, les invalides et les ayants droit, qui ont organisé, hier, une grande marche vers la capitale, ont cessé leur mouvement après avoir trouvé un accord avec les autorités et les responsables de la Caisse nationale des militaires retraités. Selon nos informations, les manifestants ont accordé un délai d'une semaine aux responsables concernés pour trouver une solution à leurs revendications. C'est le général Sadok, responsable de la Caisse, et le wali de Boumerdès qui auraient mené des pourparlers avec les marcheurs qui tentaient de regagner Reghaïa pour se diriger vers Alger où un impressionnant dispositif sécuritaire a été déployé. Si la plupart des marcheurs ont regagné hier matin leurs wilayas d'origine, d'autres, dont le nombre est estimé à 200, se sont cantonnés au niveau d'Ouled Heddadj (Boumerdès), commune limitrophe de Reghaïa qui, elle, relève de la wilaya d'Alger. Une délégation formée par des militaires retraités et des invalides a entamé un dialogue avec le général Hadj Sadok autour des principales revendications des marcheurs. Celles-ci se résument aux pensions de retraite jugées dérisoires par rapport à leurs collègues, notamment les rappelés, la prise en compte des années supplémentaires accomplies durant leur carrière, ainsi que les congés restés non payés, la promotion au grade supérieur, même à la retraite dans le cadre de la réserve mobilisable, en se basant sur les mêmes critères requis pour un militaire en activité. S'agissant des militaires invalides et atteints d'infirmités physiques, les marcheurs demandent leur prise en charge médicale dans des structures adaptées, ainsi que la revalorisation de la pension d'invalidité et l'allocation destinée à la tierce personne qui se situe actuellement entre 1 500 et 2 500 DA mensuels. Ils réclament aussi la mise à la disposition des militaires infirmes, notamment ceux atteints de cécité et d'atrophie, des ambulances pour permettre leur évacuation et leur transfert dans des services hospitaliers militaires des grands centres urbains pour les consultations spécialisées. La création d'un bureau d'accueil spécial destiné exclusivement aux militaires retraités, aux invalides et aux ayants droit dans des structures hospitalières militaires. Concernant les ayants droit, une meilleure prise en charge doit être accordée aux familles de ceux qui sont morts pour une Algérie debout et républicaine. "Certains militaires ont travaillé plus de 21 ans alors qu'ils perçoivent une pension de retraite de 23 000 DA alors que leurs collègues, à l'exemple des ex-rappelés touchent plus de 45 000 DA", nous affirme un manifestant rencontré à Ouled Heddadj. Parmi les injustices décriées par les militaires retraités, cette instruction qui aurait été donnée, selon un manifestant, à l'Office national de la Fonction publique de ne plus leur établir des équivalences de diplômes et des décisions de fonction, donc pas de mise à jour ni augmentation et alignement dans les salaires pas de diplômes pour travailler. Les militaires retraités et les invalides jugent "scandaleux et indignes" les propos de certains journalistes qui ont rapporté de fausses revendications à leurs lecteurs telles les licences de café ou de taxi. "Ce sont des manipulations pour discréditer notre cause car nous n'avons jamais demandé autre chose que nos droits légitimes, tels qu'une pension de retraite digne et des indemnités raisonnables pour les invalides qui ont perdu les jambes, les mains ou les yeux pour que l'Algérie reste debout", a-t-il précisé. M. T.