Relatant les faits qui se sont produits à Kingstown à Saint-Vincent-et-les-Grenadines durant une réunion du Comité de l'ONU sur la décolonisation, l'ambassadeur-conseiller au MAE, a qualifié de "comportement de voyou", les agissements du diplomate marocain. Revenant en détail sur la prétendue agression d'un membre de la délégation marocaine lors d'une réunion du Comité des 24 sur la décolonisation tenue récemment à Kingstown (Caraïbes), l'ambassadeur et conseiller au ministère des Affaires étrangères, Mohamed Haneche, a estimé que cela relève d'une mise en scène "grotesque" et "grossière". Il s'agit, selon lui, d'un "procédé et un acte répugnants qui ne méritent pas de s'y attarder". Le diplomate algérien a souligné qu'à l'issue de cet incident, "le président de la séance avait pris acte de cette attitude et que beaucoup de délégations sont venues témoigner leurs sympathies à la délégation algérienne et exprimer leur profonde réprobation de cet acte inqualifiable de ce diplomate marocain". "C'est la première fois dans ma longue carrière de diplomate que j'assiste à ce genre d'évènements. C'est gênant, c'est inqualifiable ! J'ai de la peine pour qu'un tel acte puisse être commis", a-t-il regretté. "Cette machination abjecte indigne de ce que doit être un diplomate, dont la mission est par définition une manière noble de participer à un rapprochement et négocier pour régler les problèmes, ce n'est pas de verser dans des machinations aussi indignes", a-t-il souligné dans une déclaration transmise à l'APS. "Je suis désolé de le dire, mais c'était lui (le chef de la délégation marocaine) qui était en train d'orchestrer cette machination et demander (à ses collègues) devant le diplomate agresseur (qui a plutôt agressé notre diplomate) de filmer ‘la scène'", a-t-il fait savoir dans sa déclaration. Mohamed Haneche, qui conduisait la délégation algérienne aux travaux de la réunion, a expliqué que le diplomate marocain a essayé d'abord de provoquer M. Sofiane Mimouni d'une façon indigne avant de se lancer dans une crise hystérique engendrant une scène absolument "surréaliste" et "ridicule" pour prétendre par la suite qu'"il y a eu un acte d'agression commis par un diplomate algérien". "Il s'agissait bien d'une agression perpétrée par un diplomate marocain contre l'ambassadeur algérien Sofiane Mimouni au vu et au su de tout le monde et de l'ensemble des participants", a soutenu le diplomate algérien, avant de rappeler qu'"il n'est pas des traditions et des coutumes des diplomates algériens de se muer en boxeur à l'inverse de ce que la presse marocaine a pu raconter". "Je le dis en tant que chef de délégation, je le dis en me référant à l'ensemble des témoins, au président de la séance, il y a eu une agression caractérisée commise par un diplomate marocain qui en l'occurrence a agi d'une façon contraire aux us diplomatiques. Il s'est comporté en voyou." Mohamed Haneche a assuré que le comportement "d'extrême responsabilité et de retenue" de M. Mimouni, a été constaté par tout le monde et que celui-ci n'a pas fait usage de force ou de violence. "Il y a eu une agression caractérisée commise contre un diplomate algérien, qui a agi avec beaucoup de réserve et de retenue et en tout état de cause avec la dignité qui est propre aux diplomates algériens. Il n'a pas réagi avec violence, il s'est contenté d'une attitude de réserve qui exprime l'attachement des fonctionnaires algériens et le respect à l'Etat qu'ils représentent si bien en Algérie qu'à l'étranger", s'est-il félicité. Mohamed Haneche a un incident similaire qui s'est produit en 2016, lorsque la délégation marocaine s'était comportée d'une manière scandaleuse lors des réunions de l'ONU sur le Sahara occidental en recourant à l'invective contre toutes les délégations qui refusaient de s'aligner aux thèses annexionnistes du Maroc. Le président de la séance du Comité des 24 a dû recourir à la brigade spéciale de sécurité pour faire face au déchaînement du représentant du Maroc auprès de l'ONU, Omar Hillal, qui voulait empêcher le représentant du Front Polisario, Ahmed Boukhari, de prendre la parole en 2016. Merzak Tigrine/APS