Une trentaine de "harragas" ont quitté les côtes colliotes, dans la nuit de mercredi à jeudi, à bord de trois embarcations, pour l'autre rive de la Méditerranée en direction des côtes italiennes. Les candidats à l'émigration clandestine ont utilisé deux petites embarcations en bois de type "petits métiers" utilisées dans la pêche côtière et une embarcation de type "glisseur" plus sophistiquée et plus rapide que les deux premières. Ce dernier a pris son départ depuis la côte de Tamanart et les deux autres du lieudit Lekbiba, un lieu de prédilection pour avoir été un point de départ à de nombreuses tentatives pour l'émigration clandestine. Une des deux embarcations en bois a pris initialement un premier départ avant de rebrousser chemin vu que des mineurs, qui faisaient partie des harragas, ont pris peur à la vue de la grande houle au large pour reprendre derechef l'aventure la nuit suivante avec d'autres candidats à l'émigration. Aux dernières nouvelles, une seule des embarcations est arrivée en Sardaigne et les émigrants clandestins sont sains et saufs. Cependant, aucun signe de vie n'a été donné par les harragas des deux autres embarcations 48 heures après leur départ. Sachant que la traversée de la Méditerranée vers les côtes italiennes ne saurait dépasser les 36 heures. Dès lors, c'est la grande angoisse qui gagne les parents de ces aventuriers, en majorité de jeunes chômeurs, des marins et des matelots âgés de moins de 30 ans. Sachant aussi que certains des harragas sont issus de familles relativement aisées, ce qui suppose que pour eux, cette tentative est beaucoup plus une aventure qu'un besoin économique. Il faut dire aussi que l'absence de perspectives dans cette ville et la crise du manque criant de poissons qui frappe les pêcheurs, encouragent les jeunes pêcheurs à quitter les lieux. Actuellement, les parents attendent dans une grande inquiétude des nouvelles de leurs enfants. A. Boukarine