S'agissant des militaires invalides et atteints d'infirmités, ils demandent la prise en charge médicale ainsi que la revalorisation de la pension d'invalidité et l'allocation destinée à tierce personne. Ils étaient plusieurs dizaines d'anciens soldats et officiers à s'être rassemblés pour revendiquer leurs droits et dénoncer "les fausses promesses" du ministère de la Défense (MDN). À Bouira, les protestataires exigent, entre autres, une prise en charge médicale pour les dommages moraux causés durant la période de leur incorporation dans les rangs de l'ANP, la priorité dans l'accès à l'emploi et au logement et la régularisation de leur situation vis-à-vis de la Sécurité sociale, la prise en compte des années supplémentaires accomplies durant leur carrière, ainsi que les congés restés non payés, la promotion au grade supérieur, etc. Pour le coordinateur local de ces anciens soldats, les pouvoirs publics les ont "marginalisés". "L'Etat nous a oubliés. Nous avions été convoqués en mars dernier par les secteurs militaires pour formuler des dossiers dans le but de nous octroyer nos droits, mais on n'a encore rien vu venir. Ce n'est qu'un leurre", dit-il. Avant d'ajouter sur un ton las : "Nous avons toujours été fidèles aux valeurs de la République et de notre institution militaire que nous respectons encore aujourd'hui. Mais nous sommes arrivés à un stade où nous considérons que nous sommes lésés dans nos droits les plus fondamentaux." Toujours selon notre interlocuteur, les engagements pris par le général Hadj Sadok, responsable de la Caisse nationale des militaires retraités, n'ont pas été honorés. "Cette action est un signal de rappel à l'adresse de nos responsables, pour qu'ils honorent leurs promesses", a-t-il affirmé. À Guelma, le stade implanté sur les hauteurs du chef-lieu de wilaya, a abrité jeudi matin le rassemblement des retraités de l'armée, notamment les anciens rappelés, qui ont afflué de toutes les communes de la région. Ils ont ensuite entamé une marche depuis ce point de ralliement en empruntant les boulevards du 1er-Novembre et Souidani-Boudjemaâ en entonnant l'hymne national, des chants patriotiques et des slogans pour réclamer leurs droits. Selon des observateurs avisés, ce sont plus de deux mille retraités militaires qui ont défilé en ville en criant leur détresse tout en arborant l'emblème national et des banderoles sur lesquelles ils expriment leurs doléances aux pouvoirs publics, en l'occurrence la revalorisation de leur pension, le versement de leurs arriérés de solde, la prise en charge des handicapés blessés durant la décennie noire. Les manifestants ont observé une halte place du 19-Mars, devant la stèle du défunt président Houari Boumediene, où ils ont clamé leurs droits. Dans un ordre parfait, ils ont gagné le siège de la wilaya en scandant leurs revendications. Encadrés par un cordon sécuritaire discret, les manifestants se sont ensuite dispersés dans le calme avec la promesse de se retrouver et de poursuivre leur mouvement jusqu'à pleine satisfaction de leurs revendications. À Boumerdès, un rassemblement a été organisé devant le siège du secteur militaire pour dénoncer une nouvelle fois le silence des pouvoirs publics face à leurs revendications qu'ils jugent légitimes. Les contestataires qui avaient rencontré il y a quelques jours le général Sadok responsable de la Caisse militaire des retraités se disent consternés par le mutisme des différents responsables qu'ils ont rencontrés depuis le déclenchement de leur mouvement de protestation. Dans une plateforme de revendications contenant plus de 37 points, les manifestants évoquent les pensions de retraite jugées dérisoires, la prise en compte des années supplémentaires accomplies durant leur carrière ainsi que les congés restés non payés. La promotion au grade supérieur, même en retraite dans le cadre de la réserve mobilisable, en se basant sur les mêmes critères requis pour un militaire en activité. S'agissant des militaires invalides et atteints d'infirmités physiques, les marcheurs demandent, entre autres, la prise en charge médicale au niveau des structures adaptées ainsi que la revalorisation de la pension d'invalidité et l'allocation destinée à la tierce personne qui se situe actuellement entre 1 500 et 2 500 DA mensuellement. Concernant les ayants droit, une meilleure prise en charge doit être accordée pour les familles de ceux qui sont morts pour une Algérie debout et républicaine. Ils demandent également de pouvoir bénéficier des dispositions de la loi 06-01 relative à la Charte de la réconciliation nationale ainsi que les dispositions 41,42 et 72 de la loi du travail 90-11. Ils affichent leur détermination à maintenir la pression jusqu'à l'aboutissement de leurs revendications. R. B./HAMID BAALI/M. T.