Grâce à un coup de patte magique du maestro Benali, toujours aussi jeune malgré ses 35 ans, le Mouloudia d'Alger a remporté une précieuse victoire dans la soirée mémorable de lundi face à El-Ittihad de Djeddah en match aller des quarts de finale de la Ligue des champions arabe. Un but, un chef-d'œuvre digne des grands, qui sème l'espoir à quinze jours du match retour où tout sera possible. En effet, avec ce léger écart et surtout la grande motivation qu'ont affichée les joueurs mouloudéens face à un adversaire qui n'est autre que le champion d'Asie en titre, il faut dire que le rêve est désormais permis. Cependant, il faut avouer aussi que le représentant algérien n'a pas vraiment tiré profit de la mauvaise passe actuelle du club saoudien, en proie au doute, après, notamment, le changement d'entraîneur et qui visiblement s'est déplacé dans la capitale algérienne pour tenter de préserver ses chances de qualification, sans plus. Bien que bien organisés défensivement et relativement en milieu de terrain, les Saoudiens n'ont pas donné l'impression de cet ogre inattaquable, loin s'en faut, mais c'est plutôt les Algériens qui ont passé leur temps à surveiller leurs vis-à-vis au lieu de faire le jeu. Une sorte de respect franchement démesuré, eu égard à ce qu'a montré El-Ittihad sur la pelouse du 5-Juillet. Au lieu de passer rapidement au vif du sujet, c'est-à-dire jouer la carte de l'offensif en prenant le soin de construire son jeu, le MCA — et c'est là visiblement une “manie tactique” chez le coach Jean-Paul Rabier — a voulu d'abord tester le pouls avant d'agir, histoire de mieux connaître le plan tactique des Saoudiens, alors que ces derniers étaient suffisamment connus des Algériens pour avoir au moins déjà évolué en Algérie face à l'Entente de Sétif au tour précédent. À vrai dire, les Algérois, bien que très volontaires à l'image d'un Diakité irréprochable et d'un Maouche combatif à souhait, pour ne citer que ceux-là, n'ont pas su trouver les solutions adéquates sur le plan de l'animation de jeu, où il y avait certainement mieux à faire. Chaouche et consorts n'ont pas pu briser la muraille saoudienne, hormis bien sûr cette balle arrêtée de Benali, non pas en raison du fait que la défense adverse était imprenable, mais c'est surtout parce que le milieu mouloudéen n'a pas eu le rendement escompté sur le plan de la relance, souvent imprécise ou hasardeuse. Les longues balles balancées en l'air n'ont pas servi à grand-chose, si ce n'est faciliter la tâche aux vis-à-vis, et le MCA aurait dû procéder par des passes courtes et rapides. Du reste, l'une des rares fois où les Algériens ont utilisé à bon escient leur vitesse d'exécution, ils ont failli faire mouche. C'était à la 55', quand Deham, auteur d'un rendement acceptable, rata l'immanquable alors qu'il était seul devant le gardien Zaïd. Une jolie combinaison collective qui aurait mérité un meilleur sort. Bref, lundi le MCA a réalisé l'essentiel, c'est-à-dire la victoire, aussi mince soit-elle, mais il reste comme des relents de regrets. Oui, le Mouloudia aurait pu finir cette soirée avec un meilleur butin, mais c'est la loi du football. “Il ne faut jamais faire la fine bouche sur une telle victoire, au moment où tout le monde donne notre adversaire favori. C'est là le couronnement de beaucoup d'efforts fournis par les joueurs et je pense que la manière y était aussi. Maintenant, est-ce que ce but est suffisant pour nous mettre à l'abri ? On verra au match retour. Pour le moment, savourons cette victoire du cœur”, indiquait à la fin du match l'entraîneur Rabier qui paraissait franchement aux anges au milieu de ses “guerriers”. Rabier pense même que le MCA “peut faire mieux au match retour. Il ne faut pas croire que parce que nous avons été battus lourdement en Egypte et en Tunisie que nous sommes mal barrés en raison de notre prétendue “permissibilité” à l'extérieur. Je pense que les données ont changé. Aujourd'hui, le groupe est très soudé, décidé à relever le défi. En tout cas, moi, j'ai de bonnes raisons d'espérer” . Et les Algériens donc ! S. B.