Un détail très important a échappé aux observateurs ces derniers jours. Il a trait, en effet, à la volonté publiquement affichée par le signataire du communiqué de la FAF, le président Kheireddine Zetchi, d'intenter des actions en justice contre des responsables du football national. "La Fédération algérienne de football appelle les responsables du football à faire preuve de retenue et de bon sens au moment d'exprimer leurs points de vue dans les médias et lors des réunions officielles. Elle se réserve néanmoins le droit d'intenter des procédures judiciaires à l'encontre des auteurs de déclarations diffamatoires qui peuvent porter atteinte à la Fédération et aux ligues, voire mettre en péril l'ordre public", lit-on dans le communiqué de la FAF publié lundi sur le site de la fédération. Normal, diriez-vous, puisqu'il pourrait s'agir là de déclarations diffamatoires, tombant sous le coup de la loi. Seulement voilà, il existe un obstacle majeur avant d'arriver à une telle procédure disciplinaire. Le recours à la justice contre un membre de la FAF est strictement interdit par les statuts de la FAF amendés en novembre 2015. C'est écrit noir sur blanc dans l'article 67 des statuts de la FAF que le secrétaire général, Sid Ali Yahiaoui, est censé apprendre par cœur. "Les membres de la FAF, les ligues et leurs membres, les clubs et leurs membres, les officiels, les joueurs, les agents de joueurs et de matches s'engagent à soumettre leurs litiges exclusivement aux juridictions de la FAF, de la CAF et de la FIFA", stipulent les statuts de la FAF. L'article 69 ajoute qu'à "l'exception de certaines décisions disciplinaires énoncées dans le code disciplinaire de la FAF, les autres décisions sont susceptibles de recours devant le tribunal arbitral d'Alger dans la limite de ses attributions et des procédures de sa saisine. Tout recours devant un tribunal ordinaire est strictement interdit. Les décisions du tribunal arbitral d'Alger concernant les clubs et les joueurs sont définitives et non susceptibles de recours devant toute structure d'arbitrage étrangère. Néanmoins, la FAF se réserve le droit de faire appel des décisions du tribunal arbitral d'Alger auprès du TAS de Lausanne". Le recours à la justice est également interdit par les statuts de la FIFA. "Tout recours devant un tribunal ordinaire est interdit, sauf s'il est spécifiquement prévu par les règlements de la FIFA. Tout recours devant un tribunal ordinaire est également interdit pour tout type de mesures provisionnelles", souligne l'article 68 des statuts de la FIFA. En fait, conformément à ces statuts, la FAF est obligée de recourir à ses organes, entre autres la commission de discipline et la commission d'éthique. Elles sont les seules habilitées à prononcer des verdicts qui peuvent aller jusqu'à la proposition d'exclusion contre un membre. Cependant, seule l'assemblée générale de la FAF peut trancher ce cas extrême. Alors messieurs de la FAF, au lieu de s'amuser à faire de la presse un bouc émissaire à chaque fois qu'un différend apparaît dans la maison de la fédération, lisez plutôt bien vos propres statuts. SAMIR LAMARI