Youcef Belaïli (USM Alger) a gagné une première bataille contre la Confédération africaine de football (CAF) qui lui avait infligé quatre ans de suspension après un contrôle de dopage positif, lors du match de la Ligue des champions MC El Eulma - USM Alger, joué le 7 août 2015. Suite au refus du joueur de se présenter devant la commission de discipline de l'instance continentale, celle-ci a porté la sanction à 8 ans. Le 19 septembre 2015, de nouveau, Youcef Belaïli a été contrôlé positif à l'issue de la rencontre CS Constantine - USM Alger (0-2) avec en prime un très beau but du meneur de jeu usmiste. Convoqué par la commission de discipline de la Ligue de football professionnel (LFP), «le joueur a renoncé au droit de faire l'analyse de l'échantillon B», avait alors indiqué la LFP sur son site officiel. Elle lui a infligé quatre ans de suspension «conformément au barème disciplinaire de la FIFA», avait fait savoir la LFP. Dans les deux cas, Youcef Belaïli avait fait l'impasse sur son droit de se défendre. Quelques mois plus tard, il a entrepris des démarches auprès du Tribunal arbitral du sport (TAS) pour annuler totalement ou en partie la sanction de la CAF. Jeudi, le TAS a fait savoir que la requête du joueur algérien était admise et, plus encore, il réduisait la sanction à deux ans. Sa suspension prendra fin le 28 octobre 2017 pour les compétitions de la CAF. Il lui reste à livrer une seconde bataille, cette fois sur le plan national. Pour n'avoir pas introduit les recours à temps contre la sanction de la LFP, il ne peut prétendre à un éventuel retour sur les terrains algériens avant le 15 octobre 2019. Les deux sanctions, de la CAF et de la LFP, sont distinctes. Celle de la LFP ne peut être levée car elle n'a pas fait l'objet d'un recours en temps opportun. La situation de Youcef Belaïli est compliquée. Si la LFP lui signifie l'impossibilité, pour lui, de déposer un recours contre la décision prononcée le 14 octobre 2015, il sera tenté de recourir à l'arbitrage du TAS de Lausanne. Par cet acte, il mettra dans l'embarras la Fédération algérienne de football (FAF). Pourquoi ? Tout simplement parce qu'elle lui dénie ce droit (recours au TAS de Lausanne), comme elle le précise dans son article 100 du règlement du football, chapitre TAS algérien, qui énonce : «Après épuisement des voies de recours ordinaires, un recours peut être formé auprès du TAS algérien.» Et ajoute dans l'article 101 du même règlement : «Les décisions effectives du TAS algérien… sont définitives et non susceptibles de recours devant toute structure d'arbitrage étrangère.» Ce sont probablement les vestiges de l'affaire LNF-RCK. L'article précise : «Néanmoins, la FAF se réserve le droit de faire appel des décisions du TAS algérien auprès du TAS de Lausanne.» Ce qu'elle interdit aux autres, la FAF se l'accorde. Quelle belle leçon de démocratie ! Les statuts de la FIFA sont pourtant clairs et accordent absolument tous les droits aux officiels du football de recourir à l'arbitrage du TAS. Les articles 8 (comportement des organes, des officiels et autres…), 14 (obligations des associations membres), 15 (statut des associations membres), 57 (TAS), 59 (obligations relatives à la résolution des litiges) viennent rappeler à la FAF ses obligations vis-à-vis des statuts de la FIFA et de ses propres membres.