Joseph Sepp Blatter et Michel Platini ont une bien curieuse conception des lois et règlements qui régissent la FIFA et le football. Les deux hommes ont signifié lundi, jour de leur suspension (8 ans) par la FIFA, leur décision de recourir aux tribunaux civils. Cette démarche est proscrite par les statuts de la FIFA, notamment par l'article 68 alinéas 1, 2 et 3 qui précisent que «tout recours devant un tribunal ordinaire est interdit, sauf s'il est spécifiquement prévu par les règlements de la FIFA. Tout recours devant un tribunal ordinaire est également interdit pour tout type de mesures provisionnelles». Cet article interdisant le recours aux tribunaux civils (ordinaires) figure dans les statuts de toutes les associations (fédérations) affiliées à la FIFA. L'instance internationale a utilisé ce procédé (interdiction de recourir aux tribunaux civils) pour se prémunir des décisions qui émaneraient d'organes étrangers à la FIFA. C'est un bouclier et surtout une menace pour dissuader les officiels du football (dirigeants -joueurs et autres) de «casser» une décision émanant des organes juridictionnels des instances du football. Tous ceux qui enfreindraient cette règle seront suspendus (fédération, dirigeants, joueurs, arbitres …). L'alinéa 3 de l'article 68 des statuts de la FIFA, chapitre Engagement, précise que «les associations sont tenues d'intégrer dans leurs statuts ou leur réglementation une disposition qui, en cas de litige au sein de l'association ou en cas de litige concernant les ligues, les membres de ligues, clubs, les membres de clubs, les joueurs, les officiels et autres membres de l'association, interdit le recours à des tribunaux ordinaires, dans la mesure où les règlements de la FIFA, ainsi que les dispositions juridiques contraignantes ne prévoient ni ne stipulent expressément la saisine des tribunaux ordinaires». Joseph Sepp Blatter et Michel Platini se croient-ils au-dessus de la loi et des règlements de la FIFA ? Force est de le croire en les entendant faire valoir leur droit de recourir aux tribunaux civils pour annuler la décision (suspension de 8 ans) prononcée par la commission d'éthique de la FIFA. Leur démarche est pathétique et témoigne de leur désarroi, au point où ils se déclarent prêts à violer les statuts de la FIFA, qu'eux-mêmes au temps de leur règne faisaient respecter à la lettre. Il est temps pour eux de faire leurs cartons et de quitter définitivement les rivages du football.