Cette initiative, la première du genre pour le comité présidé par le Dr Tahar Besbes, vise à “mettre à nu l'ensemble des dysfonctionnements et entraves dans l'exercice syndical”. Le comité national des libertés syndicales (CNLS) monte au créneau. Cette structure, composée d'une dizaine de syndicats autonomes (Snapap, Cla, Cnapest, SNPSP, SNPSSP, le Satef...), a en effet interpellé, hier, le président de la république Abdelaziz Bouteflika, son chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia et le ministre du travail, Tayeb Louh dans un rapport préliminaire sur la situation des libertés syndicales en Algérie. “Nous avons saisi le président de la république parce qu'il est le garant des libertés syndicales, le président de tous les algériens et le président de tous les travailleurs et pas seulement ceux de l'UGTA”, a expliqué une source proche du CNLS tout en précisant que “nous avons, également, saisi le chef du gouvernement en sa qualité de premier responsable de l'exécutif et le ministre du travail car représentant l'interface entre les pouvoirs publics et le monde du travail”. Cette initiative, la première pour ce comité, présidé par le Dr Tahar Besbes, vise à “mettre à nu l'ensemble des dysfonctionnements et entraves dans l'exercice syndical recensés par l'ensemble des syndicats autonomes composant le CNLS ainsi que les incohérences des lois sociales par rapport aux conventions internationales ratifiées par l'Algérie”, a précisé notre source. Dans ce rapport de dix huit pages, le CNLS met, également, en exergue les “blocages des syndicats autonomes par le recours systématique et injustifié à la justice qui est une manière d'intimider les syndicats en utilisant la loi”. Des recommandations sont, également, formulées à l'adresse du président de la république, du chef du gouvernement et du ministre du travail. Elles portent sur l'impératif de “la reconnaissance syndicale et du respect des libertés syndicales”, relève notre interlocuteur. Les rédacteurs du rapport revendiquent, également, à ce que les plus hautes autorités du pays “mettent un terme à toutes les ingérences dans les libertés syndicales”. La ratification de la convention 135 de l'organisation internationale du travail (OIT) constitue une autre exigence du CNLS. Cette convention, qui a trait à la protection des syndicats “trouve tout son sens avec les harcèlements judiciaires subis par plusieurs d'entre eux et notamment par le syndicat Cnapest dont les responsables se trouvent en l'occurrence devant le juge”. De plus amples explications sur le contenu du rapport en question seront par ailleurs données aux professionnels des médias dans une conférence de presse programmée pour vendredi prochain. N. M.