Depuis le début du mois de Ramadan toutes les chaines algériennes, publiques et privées, diffusent, des émissions de caméras cachées. Et comme il fallait s'y attendre, cette année encore, les polémiques sont au rendez-vous. Le passage de l'écrivain Rachid Boudjedra dans une émission de ce genre, il y a quelques jours, sur Ennahar TV, a ainsi suscité un tollé général sur les réseaux sociaux. La Rédaction Numérique de "Liberté" a reçu deux contributions sur ce sujet. La première, de Nesrine Briki (auteure), présente la "mésaventure " de Boudjedra comme l'expression d'un fascisme et d'une inquisition devenues ordinaires. La seconde contribution est celle de Mohamed Ghriss (auteur-journaliste indépendant). Il revient sur le concept initial des émissions de caméra cachée, avant de critiquer le non professionnalisme de ceux qui ont "piégé" Boudjedra. Cette polémique Certains se posent la question: pourquoi Rachid Boudjedra a accepté d'accorder une interview à cette chaîne de télé? D'autres répondront que ce n'est pas surprenant de la part d'un écrivain qui a souvent été incohérent dans ses "démarches". Toutefois la question dépasse Boudjedra. Cette victimisation ambiante, si facile à exprimer, devrait plutôt déclencher des débats sociétaux. Le constat est fait depuis longtemps sur ce genre de programmes. Ils sont nombreux ceux qui donnent l'impression, et c'est devenu systématique, de découvrir ce que tout le monde connait. L'ère n'est plus aux dénonciations et aux « cris d'effarouchées ». Ces émissions ne montrent-elles pas à quel point la société algérienne est gangrenée ! L'intolérance et l'inculture sont prédominantes presque à tous les niveaux. Le succès de ces caméras cachées en est une des illustrations. L'offre annuelle ne répond qu'à une demande régulière. C'est plus qu'une caméra cachée, mais des fléaux de société, affichés et...assumés. Salim KOUDIL @SalimKoudil