Selon le FMI, il est important d'améliorer le fonctionnement du marché du travail, d'accroître le taux d'activité des femmes et de continuer d'ouvrir l'économie aux échanges et à l'investissement direct étranger. Dans son rapport annuel sur l'économie algérienne, établi au titre de l'article IV de ses statuts, le Fonds monétaire international (FMI) a estimé que l'Algérie reste confrontée à des défis importants posés par la baisse des cours pétroliers. Publié jeudi, le rapport du FMI, qui salue les efforts que les autorités déploient pour s'adapter au choc pétrolier, estime que pour relever les défis importants auxquels l'économie algérienne est confrontée, il est important de mettre en œuvre un dosage équilibré des mesures de politique économique, ainsi que des réformes structurelles ambitieuses, pour assurer la viabilité des finances publiques, réduire les déséquilibres extérieurs, diminuer la dépendance à l'égard des hydrocarbures et rehausser la croissance potentielle. En termes plus clairs, les administrateurs du FMI soulignent qu'il est nécessaire d'opérer des réformes structurelles de grande envergure pour diversifier l'économie et promouvoir un secteur privé dynamique. Ils soulignent aussi qu'il est nécessaire d'agir rapidement pour réduire la bureaucratie, améliorer l'accès au crédit, ainsi que renforcer la gouvernance et la transparence. Selon le FMI, il est important de réduire l'inadéquation des qualifications, d'améliorer le fonctionnement du marché du travail, d'accroître le taux d'activité des femmes et de continuer d'ouvrir l'économie aux échanges et à l'investissement direct étranger. Le rapport préconise de bien concevoir la stratégie globale et d'enchaîner les mesures de manière à ce que les réformes se renforcent mutuellement et à ce que la charge de l'ajustement économique soit partagée de manière équitable. Un secteur financier à renforcer Le rapport du FMI note que le secteur bancaire dans son ensemble est bien capitalisé et rentable. Cependant, il insiste sur le fait de continuer à renforcer la politique du secteur financier face aux risques croissants qui pèsent sur la stabilité financière en raison du choc pétrolier. Ils encouragent les autorités à accélérer le passage à un dispositif de contrôle basé sur le risque, à accroître le rôle de la politique macro-prudentielle, à renforcer la gouvernance des banques et à mettre en place un dispositif de résolution des crises. Pour gérer la liquidité, les experts du FMI saluent l'introduction par la banque centrale des opérations d'open market. Mais en plus, ils recommandent que la banque centrale élimine sans tarder les opérations de réescompte afin d'encourager les banques à gérer leurs liquidités de manière plus efficace. Etant donné les tensions inflationnistes, les administrateurs encouragent les autorités à être prêtes à relever leur taux directeur. Le Fonds note qu'une plus grande flexibilité du taux de change, accompagnant l'assainissement des finances publiques contribuerait à réduire les déséquilibres extérieurs et à favoriser le développement du secteur privé. En matière de financements, les administrateurs sont généralement d'avis que recourir à un éventail plus large de possibilités de financement, y compris un recours prudent à l'endettement extérieur et la cession d'actifs publics, et donner plus de flexibilité du taux de change, pourrait fournir une marge de manœuvre budgétaire pour opérer un ajustement plus progressif et plus propice à la croissance que celui prévu actuellement et diminuer ainsi son impact sur l'activité économique. Les indicateurs toujours au rouge Le rapport note que malgré un certain redressement des finances publiques en 2016, les déficits budgétaires et courants restent larges et la dette publique a augmenté, en partie sous l'effet de la matérialisation des garanties de prêts octroyés par le gouvernement. L'institution de Bretton-Woods relève que l'activité économique a été globalement résiliente, mais précise que la croissance s'est ralentie dans le secteur hors hydrocarbures en partie sous l'effet de la réduction des dépenses et est estimée à 2,9% pour 2016. Le taux d'inflation est passé de 4,8% en 2015 à 6,4% en 2016 et se chiffrait à 7,7%, en glissement annuel, en février 2017. Le taux de chômage s'est établi à 10,5% en septembre 2016 et reste particulièrement élevé chez les jeunes (26,7%) et les femmes (20,0%). Les réserves internationales, bien qu'encore abondantes, ont chuté rapidement. Saïd Smati