Les rejets hautement toxiques de la zone industrielle sont à l'origine de la grave pollution de cette ville dont le nom rime avec richesse. Discuter avec le premier magistrat de cette commune est un plaisir, tant cet élu sort du cadre stéréotypé. Ancien cadre de Sonatrach en retraite, il doit son dynamisme à une vie professionnelle très active au sein de la grosse boîte. M. Koudri, avec qui nous avons eu un long entretien ponctué par des appels téléphoniques sollicitant son intervention, n'ignore rien de Rouiba. Issu d'une famille de bonne réputation dans la région, il connaît ses moindres recoins. Les points noirs constituent son souci majeur en les énumérant l'un après l'autre. De la circulation automobile, devenue un véritable cauchemar pour la ville, il fait savoir que le problème trouve son origine dans le manque de développement de l'infrastructure routière des communes voisines (El-Marsa, Aïn Taya, Bordj El-Bahri), obligeant les usagers à converger vers Rouiba (RN61) pour aller vers le centre de la capitale. Dans ce sens, il précisera que la réhabilitation de la RN24 constituera un évitement à partir de Réghaïa. Les travaux de ce projet, confiés à un BET (Saïdi) comptabilisant plusieurs années d'expérience, sont en cours de réalisation. De l'état des routes, il expliquera que la surutilisation du réseau routier de la ville fait qu'il est détérioré à 50 %. Une enveloppe de 6 milliards de centimes sera mise à profit pour le revêtement, une opération qui sera lancée dans moins de trois mois. En matière d'assainissement, le réseau connaît une meilleure prise en charge, après avoir été laissé à l'abandon durant la décennie noire. Pour l'AEP, la ville est normalement desservie. En revanche, le sud de la ville est très mal desservi. La municipalité a lancé un programme de réfection du réseau concernant Hay Ennasr, Souachette, Haouch Rouiba, Benchoubane, Sebaâte, financé par un montage de crédits (APC, APW et gouvernement). Dans un souci d'entretien durable, l'APC compte installer des canalisations en polyéthylène haute définition (Pehd). L'on saura également que la commune sera branchée dans le courant de cette année au Spike desservant la capitale. De même qu'un réservoir de 15 000 m3 viendra renforcer les nombreux châteaux d'eau de cette ville de près de 60 000 âmes. Cependant, la grosse préoccupation de la commune est incontestablement la pollution de l'oued, provoquée par les rejets de la zone industrielle, considérés comme hautement toxiques pour la nappe phréatique. “Nous avons attiré l'attention des autorités et instances concernées en préconisant que des mesures draconiennes devraient être prises pour régler ce problème”, dira notre interlocuteur, qui ne mâche pas ses mots en brandissant l'argument de la fermeture des entreprises mises à l'index. “Une zone industrielle pimpante qui pollue la nappe phréatique est un crime. Nous devons tout faire pour la préserver”, rassure-t-il. Une autre bonne nouvelle à l'adresse des villages consiste en leur branchement dès la fin des travaux lancés ces derniers jours. Il s'agit de Deghafla, Ouled Belaïd, Haï Ennasr, Haouch Rouiba, Haï R'mel et Bendali Bey. Dans le volet éducation, l'APC compte réaliser, entre 2005 et 2007, 106 salles de classe. Au plan de la santé, il y a lieu de rappeler que la ville de Rouiba a toujours joui d'une très bonne couverture sanitaire. Cette tradition a d'ailleurs joué un rôle important durant le séisme de 2003 qui a sérieusement touché la ville. Aujourd'hui, son hôpital qui a acquis une réputation nationale fait peau neuve, avec la création notamment d'un pavillon des urgences aux normes requises. De l'embellissement de la zone industrielle, le maire déclare que cette opération a toujours été à l'ordre du jour. Lors de notre entretien avec lui, le chef de l'exécutif communal s'apprêtait à recevoir des représentants de BNP Paribas au sujet de l'installation d'une agence au niveau de la zone industrielle. “Ils s'intéressent au petits épargnants”, conclut le maire. dans un prochain article nous aborderons les volets culture, sport, loisirs et jeunesse de cette commune. A. F.