Chaque pouce du territoire de la wilaya est un livre ouvert sur l'histoire ancienne et récente du pays, comme le prouvent les dernières fouilles qui ont permis de découvrir des sites et des monuments déclarés "inédits". Pour mieux protéger un patrimoine séculaire, les services de la direction de la culture ont lancé une opération d'étude portant sur "l'inventaire des biens culturels immobiliers de la wilaya de Médéa" qui a été confiée à l'Office national de gestion et d'exploitation des biens culturels protégés. L'étude a pour objectif de permettre aux services concernés de pouvoir "identifier, recenser et connaître tout le patrimoine que recèle la wilaya". Echelonnée sur 3 phases, l'étude comprend les volets suivants : la constitution d'un fonds documentaire, l'exploration et l'investigation sur terrain, la rédaction finale de l'inventaire et l'établissement d'une carte archéologique repérant tous les sites et monuments historiques. L'achèvement des deux premières phases a permis de mettre au jour des sites et des monuments inédits qui ne figurent dans aucun des documents historiques et archéologiques établis auparavant, selon Ahmed Merbouche, chef de service du patrimoine à la direction de la culture de Médéa. Pour ce dernier, les deux phases de l'étude ont permis de "découvrir des sites et des monuments qui ne figurent ni dans les documents publiés anciens, ni dans les documents datant de la période coloniale, notamment les publications du célèbre archéologue français Stéphane Gsel, ni dans les nombreux volumes de la Revue africaine". Au nombre des sites et monuments découverts, l'on trouve aussi bien des tumulus, des bazinas que des cimetières et des sites archéologiques tels que celui mis au jour à Madala (commune d'El-Omaria, 40 km à l'est de Médéa), et à Thala Rezag et Takerboust (commune de Tablat, 100 km à l'est de Médéa). En outre, "des monuments récents ont aussi été repérés et identifiés, à l'instar de quelques maisons datant de la période ottomane, des vieilles mosquées, des zaouïas, des mausolées connus pour leur architecture particulière...". "Le résultat escompté de ce travail technique, basé sur une recherche scientifique, va être mis entre les mains des universitaires, surtout ceux du département du patrimoine au niveau de l'université de Médéa, et il va servir de base solide en vue du lancement d'autres recherches universitaires. Ce qui, d'ailleurs, va ouvrir d'autres horizons et donner de nouvelles pistes de recherche dans le domaine du patrimoine". Selon Aomar Raghal, directeur de la culture de la wilaya de Médéa, l'étude revêt une grande importance compte tenu de la somme d'informations qu'elle apporte concernant le patrimoine culturel immobilier de la wilaya. Le travail d'inventaire, dira-t-il, sera terminé avec l'achèvement de la 3e phase de l'étude qui est une phase récapitulative. Elle va nous permettre de reconstituer les résultats du travail accompli et d'établir un corpus de fiches d'inventaire représentatif de tout le patrimoine culturel immobilier de la wilaya. M. EL BEY