Cette variété de pétrole de la mer du Nord, référence pour le brut algérien, a perdu près de 15% de sa valeur depuis janvier 2017. Les marchés pétroliers sont-ils dans une tendance baissière ? Il est encore trop tôt pour l'affirmer de manière catégorique. Les marchés se demandent d'ailleurs si c'est une baisse conjoncturelle ou une dégringolade des prix qui s'inscrit dans la durée. Précisément, Les marchés ont réagi à la hausse des stocks américains annoncée mercredi dernier. Les prix restaient hier sous la barre des 50 dollars le baril. Le baril de Brent de la mer du Nord était coté hier à 48,485 dollars. Il avait atteint en début de séance 47,40 dollars, soit le niveau le plus bas depuis depuis cinq semaines. Il a rebondi à l'annonce d'une baisse de la production américaine de pétrole de schiste à 9,318 millions de barils/jour. Cette hausse des stocks explique en grande partie cette inquiétante baisse des prix du pétrole. Mercredi dernier, l'information circulait selon laquelle les stocks américains de brut étaient en hausse de 3,3 millions de barils de brut et 3,2 millions de barils pour l'essence. Ce qui a plombé les prix. Les experts s'attendaient à une baisse des stocks. Cela veut dire que les efforts de réduction de l'Opep depuis janvier dernier n'ont pas réussi jusqu'à présent à rééquilibrer l'offre et la demande. Actuellement l'offre de pétrole est nettement supérieure. Il y a en un mot une surabondance de pétrole. Les stocks détenus par les pays consommateurs, principalement par les Etats-Unis restent importants. Le facteur hausse des stocks se conjugue avec la déception des marchés après l'annonce de l'accord de Vienne. Les marchés ont estimé que la décision de l'Opep est insuffisante à faire remonter les cours de pétrole. Ils s'attendaient à ce que la prolongation de l'accord soit porté de 9 mois à 12 mois et réduction plus importante de la production Opep-non-Opep. l'Opep, elle, optimiste, a estimé que le rééquilibrage de l'offre et de la demande s'effectuera vers la fin de l'année. Voire le début de l'année 2018. Les marchés eux sont sceptiques. Car les réalités semblent contredire pour l'instant les affirmations de l'Opep. Les stocks sont en train de gonfler. La production de pétrole de schiste US n'a cessé d'augmenter depuis plusieurs semaines, profitant de la hausse des prix amorcée le premier trimestre 2017. Si cette tendance se poursuit, elle aura des répercussions négatives sur l'économie nationale. Le gouvernement a fondé son budget sur un prix du pétrole de 50 dollars. Avec des prix en moyenne supérieurs à 50 dollars, l'Exécutif a manqué crûment de ressources financières pour notamment régler le problème des créances impayées du secteur du bâtiment et des travaux publics. Qu'en sera-t-il avec des prix du pétrole algérien en moyenne sous les 50 dollars ? Plusieurs entreprises du bâtiment se plaignent déjà de n'avoir pas reçu leur argent en dépit des promesses de l'Etat, à savoir le déboursement de 60 milliards de dinars pour solutionner définitivement ce problème. Il faut savoir que ce genre de retard dans les paiements s'était déjà posé en 2016. Il convient de le dire crûment que si cette tendance persiste, la cure d'austérité sera plus sévère. La loi de finances 2018 risque d'annoncer la couleur avec des hausses de taxes préjudiciables au pouvoir d'achat des citoyens. À moins que le gouvernement Tebboune ne prenne des décisions plus audacieuses pour renflouer les caisses de l'Etat. K. Remouche