Les cours du pétrole ont légèrement avancé mardi et poursuivaient ainsi une évolution en dents de scie, entre des signes de baisse de l'offre chez plusieurs pays producteurs et la crainte d'une reprise de la production aux Etats-Unis. Le prix du baril de "light sweet crude" (WTI), référence américaine du brut, a monté de 43 cents à 53,18 dollars sur le contrat pour livraison en mars au New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres, le cours du baril de Brent de la mer du Nord a avancé de cents à 55,44 dollars sur le contrat pour livraison en mars à l'Intercontinental Exchange (ICE). "Il ne s'est pas passé grand-chose", a reconnu Bart Melek, de TD Securities. "Le marché est en train d'envisager l'idée que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) va respecter ses engagements sur une baisse de sa production et que le marché va se rééquilibrer au fur et à mesure de 2017." L'Opep a annoncé fin 2016 des accords de réduction de l'offre, non seulement en son sein mais avec d'autres pays comme la Russie, sont entrés en vigueur début janvier. Parmi les derniers éléments encourageants en date, l'Irak, deuxième producteur du cartel après l'Arabie saoudite, a annoncé en début de semaine qu'il avait déjà abaissé sa production de 180.000 barils par jour (bj). "Les baisses de la production effectuées en janvier par l'Opep, ainsi que les producteurs impliqués hors de l'Opep, sont le principal facteur de soutien aux cours", a écrit Tim Evans, de Citi. Il remarquait pour autant que les volumes d'échanges étaient limités, ce qui laisse penser que le marché est surtout attentiste. Chiffres attendus aux USA "On continue à fluctuer dans la fourchette des dernières semaines", la hausse de mardi intervenant après une petite baisse lundi, a renchéri Carl Larry, de Frost & Sullivan. Les investisseurs ont du mal à se laisser totalement aller à l'enthousiasme car les cours ont déjà nettement monté fin 2016 à la suite de l'annonce des accords de baisses d'offre, et, surtout, parce que ces pactes laissent de la marge à un rebond de la production aux Etats-Unis, grand absent des négociations. A ce titre, "on surveille comment se passe la présidence Trump et on attend de voir si la production et la demande américaine vont augmenter", a prévenu M. Larry. M. Trump s'est engagé à alléger les régulations sur le secteur de l'énergie et a relancé mardi deux projets d'oléoducs controversés qui pourraient soutenir l'activité dans le secteur. "Les données sur le pétrole américain vont aussi être une préoccupation à court terme (...) avec la publication mercredi à 15H30 GMT des chiffres hebdomadaires du département de l'Energie (DoE)", a conclu M. Evans. Selon les estimations d'analystes compilées par Bloomberg, les réserves sont attendues en hausse de 2,5 millions de barils de brut pour la semaine achevée le 20 janvier, celles d'essence en hausse d'un million de barils et celles de produits distillés en baisse d'un million de barils.
Le pétrole sera stable ces deux prochaines années, selon l'Ifpen Le cours du baril de pétrole devrait se maintenir dans une fourchette de 40 à 60 dollars jusqu'en 2018, selon l'Institut français du pétrole énergies nouvelles (Ifpen), qui présentait son diaporama 2017 le 17 janvier à Paris. L'institut envisage deux scénarios. Dans le premier, un baril à 55 à 60 dollars serait soutenu par le respect des engagements de l'Opep et de ses partenaires, Russie et Mexique en tête, et la relance des schistes américains serait entravée par le manque de disponibilité de la main-d'œuvre et des appareils de forage. Dans le second scénario, le dépassement des quotas de l'Opep couplé à une relance forte de la production d'huiles de schiste, comme cela se profile dans le Bassin permien au Texas, ferait retomber le prix du baril sous les 50 dollars, mettant en péril la modeste reprise des investissements (+5%) prévue dans l'exploration-production. Dans les deux cas, la volatilité des cours est modérée par des stocks pléthoriques. C'est seulement une fois ces stocks normalisés, vers 2018, qu'apparaît un risque de déficit de disponibilité du pétrole brut, selon Didier Houssin, le président de l'Ifpen, pour lequel "tout dépendra de la reprise des schistes américains".