Il convient de tenir compte de l'avis de tous les acteurs lors de la conception des politiques publiques. Il semble qu'il y ait de la place pour les clusters dans les politiques publiques. Le collectif Nabni veut y croire. Il invite le gouvernement à y mettre de la volonté et à aider les entreprises, y compris les micro et les petites entreprises, à mieux s'organiser pour donner plus de consistance à des écosystèmes essentiels pour l'économie du pays. Il livre des pistes de réflexions sur le sujet. Ainsi, Nabni souhaite par exemple que le privé soit impliqué de manière régulière dans cette dynamique et ce quelle que soit la taille de l'entreprise, estimant qu'il faut tenir compte de l'avis de tous les acteurs lors de la conception des politiques publiques, les PME ne devant pas être les seuls acteurs des clusters, car il s'agit également d'encourager l'émergence de micro et petites entreprises pour peu qu'elles soient pérennes et spécialisées. Le collectif ajoute qu'un cluster n'est pas forcément basé sur une seule chaîne de valeur. En effet les chaînes de valeur sont désormais internationales et un pays n'est pas obligé de maîtriser tous les maillons de la chaîne de valeur mais doit être intégré dans la chaîne globale, l'idéal étant de se positionner sur quelques maillons en haut de chaîne, c'est à dire là où il y a le plus de valeur ajoutée. Nabni relève par ailleurs que l'impact de certains clusters ne peut être mesuré que sur le long terme. Et d'ajouter en outre qu'il faudra porter une attention particulière à l'ingénierie juridique et à la flexibilité des programmes (sectoriels et intersectoriels). L'expérience internationale a montré, note-il, que les programmes qui ont été conçus de manière très sectorielle (afin de faciliter le financement en amont) ont été très difficiles à mettre en œuvre compte tenu de la réalité du terrain, où la collaboration est davantage intersectorielle étant donné la nature des interactions et des liens commerciaux. Les structures de management flexibles ont également démontré plus d'efficacité sur le terrain. Le collectif semble préférer les schémas de soutien "sur mesure" à ceux "standardisés". Il recommande dans ce chapitre que les décideurs qui conçoivent les politiques et programmes doivent garder à l'esprit que chaque écosystème est unique grâce à ses acteurs, son climat des affaires et ses objectifs. Et, qu'aucun modèle de cluster "clé en main" ne peut être reproduit sans adaptation à la réalité locale. Les schémas de soutien sur mesure, conçus sur base de concertations multi-acteurs, sont "plus faciles" à mettre en œuvre que ceux standardisés, et ont plus d'impact sur l'intégration locale et sur l'économie de manière générale. Cela serait de nature à contribuer à élever la compétitivité, à dégager de la valeur ajoutée, à développer les territoires... Nabni souhaite également que l'on "encourage des acteurs locaux" sans conception de programmes locaux, en vue de "stimuler" certaines régions défavorisées. Cela ne devra pas pour autant passer par la conception de "programmes locaux figés" qui ne permettent pas de collaboration entre les régions et empêchent la mobilité des facteurs de production. Des programmes nationaux de clusters peuvent tout à fait être couplés à des mécanismes de financement ciblés (fiscalité, primes de l'innovation...) pour des impacts orientés et des interactions endogènes (entreprises locales et entreprises étrangères par exemple. Youcef Salami