Le propos de Benghabrit fait écho à la déclaration de Tayeb Louh qui a annoncé, hier, la mise en place d'un "plan judicieux" pour faire face aux fuites des sujets des épreuves du baccalauréat. Les mesures draconiennes introduites cette année pour sécuriser le baccalauréat ont peut-être commencé à donner leurs fruits, si l'on en juge par le fait qu'au premier jour de cet examen national, aucune fuite de sujets n'était signalée, n'était cet échange sur Facebook de sujets des mathématiques et de langue arabe, quinze minutes après le début des épreuves. Les internautes ont, en effet, postés le sujet des mathématiques de la filière lettres, philosophie et langues étrangères, ainsi que celui de langue arabe de la filière sciences. Un fait que reconnaîtra la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghabrit, à partir de Guelma où elle donné, hier matin, le coup d'envoi des épreuves du baccalauréat, tout en minimisant toutefois son impact. "Le partage des sujets après 15 minutes du début des épreuves n'entrave pas le bon déroulement du baccalauréat 2017", a-t-elle affirmé en appelant à faire le distinguo entre "fuites et publication des sujets après entame des épreuves". Mais la question de savoir comment cela est arrivé est inévitable. Surtout que, d'après les mesures prises, les appareils électroniques (téléphone portable et tablette) ne sont pas admis dans les salles d'examen. Autrement dit, celui qui a pu photographier le sujet et le publier sur Facebook pouvait recevoir en retour le corrigé. Pour peu qu'il soit malintentionné, il a donc la possibilité de communiquer les réponses. La ministre de l'Education national a indiqué, cela dit, qu'une enquête sera ouverte afin d'identifier les auteurs de ces actes, en soutenant que "la justice ne sera pas indulgente" à l'encontre des auteurs. Le propos de Benghabrit fait écho à la déclaration du ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Louh, qui a annoncé, hier, la mise en place d'un "plan judicieux" de prévention et de lutte contre la cybercriminalité pour faire face aux fuites des sujets des épreuves du baccalauréat. M. Louh a précisé, lors d'une visite au centre d'examen à l'établissement de rééducation et de réadaptation d'El-Harrach, que ce plan permettait de faire face à toute fuite en temps réel grâce à l'identification de l'auteur. Ce plan, a-t-il ajouté, permettra également à la justice de prendre immédiatement des mesures juridiques à l'encontre de l'auteur. Le ministre a en outre précisé que l'instance chargée de la prévention et de la lutte contre la cybercriminalité est présidée par un magistrat sous la tutelle du ministère de la Justice. Celle-ci a "travaillé depuis quelques semaines en collaboration avec les différents services de sécurité et des secteurs concernés à l'élaboration du plan, en vue de garantir le bon déroulement de l'examen du baccalauréat selon les critères internationaux en vigueur". Pour rappel, toute une série de mesures aura été nécessaire pour assurer le bon déroulement de l'examen du baccalauréat de 2017. À commencer par l'interdiction, applicable aux élèves et enseignants, d'introduire les portables ou tout autre appareil électronique ainsi que les antisèches dans les salles d'examen, en plus de l'installation des caméras de surveillance dans les centres d'impression et de stockage des sujets. Ceci sans oublier la forte perturbation qu'ont connu les réseaux 3G et 4G au premier jour de cet examen. Pour la première fois, le bac s'est passé de la fameuse "ataba" (seuil) qui consistait à délimiter le nombre de cours sur lesquels les candidats seraient interrogés. A. R.