Ouf, oserions-nous clamer à la fin de cet exercice 2016-2017, gravement émaillé de scandales à répétition, marchandage de matches au su et au vu de tout le monde et un changement à la tête de la Fédération décidé en haut lieu qui a conduit à la cooptation de Kheireddine Zetchi à la tête de la FAF. En dehors de la petite embellie de l'EN qui a renoué avec le succès contre le Togo pour le compte des éliminatoires de la CAN 2019, après une CAN 2017 tout simplement cauchemardesque, le nouveau patron de la FAF en aura vu de toutes les couleurs en moins d'un mois après sa désignation. Cela a commencé dès son installation avec le fiasco de la désignation des terrains des demi-finales de la Coupe d'Algérie et la programmation de la fin du championnat sur fond d'un bras de fer criant avec le président de la LFP, Mahfoud Kerbadj. À coups de communiqués contradictoires, les deux hommes se sont livrés une bataille en sourdine avant que le ministre de la Jeunesse et des Sports ne rappelle à l'ordre Zetchi, lui intimant l'ordre de maintenir Kerbadj à son poste contre son gré au moment ou l'ex-président du PAC voulait aussi à son tour coopter l'un des siens à la tête de la Ligue pour mieux asseoir son hégémonie sur le football national. Conscient de ce danger, Ould Ali El-Hadi apporte donc son soutien à Kerbadj, pour mieux neutraliser les deux instances, dans un jeu limpide d'équilibriste. Ould Ali ne s'en cache pas du reste ; n'a-t-il pas, en effet, déclaré devant la presse que le temps où une seule personne dirige en solo le football algérien est révolu, une allusion, certes directe à l'ex-président de la FAF, Mohamed Raouraoua, mais un avertissement tout aussi clair à Zetchi. Le MJS est allé jusqu'à interpeller directement Kheireddine Zetchi, condamnant notamment son entêtement, l'exhortant très clairement à se rapprocher de Mahfoud Kerbadj, le président de la Ligue de football professionnel, avec lequel les relations n'ont jamais été au beau fixe. "Je regrette peut-être le comportement des clubs, certains, pas tous. Et puis, je regrette aussi et surtout le communiqué de la Fédération (FAF)", a ainsi tancé El-Hadi Ould Ali, pour lequel "ce communiqué de la FAF, a compliqué et aggrave davantage le problème." "Cela va encore creuser le fossé ! Or, notre mission est de rapprocher les points de vue. On ne peut pas s'entendre sur tout, c'est impossible. Et forcément, chacun a son avis, chacun son point de vue, chacun sa logique, chacun sa politique, chacun sa stratégie, mais il faut rapprocher ces points de vue et positions", a souligné le MJS. Et d'ajouter : "On ne peut pas avoir une FAF ici et (en parallèle) une LFP là, c'est impossible." Une mise au point suite au communiqué de Zetchi où il affirmait que "la Fédération algérienne de football appelle les responsables du football à faire preuve de retenue et de bon sens au moment d'exprimer leurs points de vue dans les médias et lors des réunions officielles. Elle se réserve néanmoins le droit d'intenter des procédures judiciaires à l'encontre des auteurs de déclarations diffamatoires qui peuvent porter atteinte à la Fédération et aux ligues, voire même mettre en péril l'ordre public." Venu avec l'ambition de mettre en place une nouvelle politique footballistique et une nouvelle vision, Zetchi se retrouve du coup contraint de cohabiter, et à long terme puisque le mandat de Kerbadj ne prend fin qu'en 2019. S. L.