Chaque année, à la veille de l'anniversaire du Prophète Mohamed (mawlid al-nabî) et tout au long du mois de Ramadhan, des cérémonies sont organisées. Elles attirent des foules de riverains qui viennent s'imprégner de l'atmosphère et écouter les récitations de la vie du Prophète et des poèmes panégyriques. La zaouïa de Sidi Ahmed-Ben-Melik (située dans la commune d'El-K'sour, à 30 km au sud-ouest du chef-lieu de la wilaya de Bordj Bou-Arréridj) est un centre de rayonnement cultuel et intellectuel et une destination prisée par les jeunes apprenants de la région et surtout du sud du pays. L'architecture reprend les différents éléments de l'art arabo-amazigh qui est en usage dans la région des Bibans : des murs et des colonnes décorés de pierre et de plâtre ciselé, un toit en bois peint et un sol couvert de grands tapis multicolores. La zaouïa d'Ahmed-Ben-Melik est, aujourd'hui encore, un lieu de visite, de recueillement pour de nombreux Algériens et de prières canoniques pour les riverains et les passants. De plus, elle est un espace pour les ziyâra (visites pieuses) et, encore, un lieu de rencontre et d'accomplissements des rituels. De par sa fonction tout à la fois de mosquée et de zaouïa, ce lieu religieux est aussi fréquenté par différents groupes d'habitants. Aussi, chaque année, à la veille de l'anniversaire du Prophète Mohamed (mawlid al-nabî) et tout au long du mois de Ramadhan, des cérémonies sont organisées. Elles attirent des foules de riverains qui viennent s'imprégner de l'atmosphère et écouter les récitations de la vie du Prophète et des poèmes panégyriques très populaires à Bordj Bou-Arréridj. L'école coranique assurait (et assure toujours) aux jeunes enfants, dès l'âge de cinq ans et quelle que soit leur origine sociale, une formation fondée sur la mémorisation des sourates du Coran. L'apprentissage du Coran se fait dans une petite salle reliée à la mosquée et utilisée également pour la méditation mystique. L'enseignement coranique est dispensé sous la férule d'un maître (appelé cheikh) dans une véritable cacophonie qu'engendre la récitation mécanique des lettres de l'alphabet et de versets ânonnés en même temps et sans compréhension par des groupes d'enfants d'âges et de niveaux différents. Les fournitures scolaires sont les mêmes depuis des siècles, se résumant à peu de chose : une planchette en bois (al-louha), un roseau taillé en guise de stylet (qalam) et un encrier fait d'une petite calebasse de la grosseur d'une pomme, ou d'une tasse en terre ou en verre. L'enseignement est individuel, et chaque élève travaille une partie déterminée du Coran, progressant ainsi à son rythme, en fonction de ses capacités. Une pratique pédagogique courante consiste, pour les élèves plus âgés et d'esprit mûr, à encadrer les plus jeunes. Cette méthode du monitorat a inspiré nombre de pédagogues occidentaux. Ce type d'enseignement, qui fonctionne depuis des siècles, reste relativement inconnu des planificateurs du développement et rarement pris explicitement en compte dans les politiques et les stratégies. La prise de conscience que l'éducation scolaire officielle ne peut satisfaire les besoins a conduit nombre de pays à accorder plus d'attention aux diverses activités éducatives qui existent en dehors du système scolaire. Plusieurs tentatives ont eu lieu de la part de quelques pays pour suppléer les insuffisances quantitatives et qualitatives du système scolaire par un recours complémentaire à ces diverses formes et activités. La zaouïa de Sidi Ahmed-Ben-Melik, en plus d'offrir le savoir, héberge des enfants venus du fin fond du Sahara : Tamanrasset, Tin Zaouatine, Timimoune, Adrar... Pour cette saison, quelque 160 élèves fréquentent la zaouïa avec un régime d'internat. Désormais, le cursus se réduit uniquement à l'apprentissage du Coran, ahkam atdjwid et hadith. Chabane BOUARISSA