Le Mouloud ennabaoui echarif (anniversaire de la naissance du Prophète QSSSL) sera fêté le 12 rabie al aoual 1433 correspondant à la journée de dimanche 05 février 2012, a fait savoir le ministère des Affaires religieuses et des wakfs. Les résultats de l'observation du croissant lunaire de rabie al-awal le 29 safar 1433 à travers l'ensemble du territoire national, ont établi que le 1er de ce mois a coïncidé avec le mercredi 25 janvier 2012, a précisé la même source. Les fêtes religieuses dans la société algérienne témoignent d'un grand respect des valeurs spirituelles, et de son souci de préserver son identité, notamment durant la période coloniale, affirment des historiens. Les Algériens accordent une grand importance à la célébration de la naissance du prophète Mohamed (QSSSL). Le 12 rabie al-awal de l'hégire était «un moyen de défense de l'identité nationale, des valeurs et de la religion du peuple algérien », au moment où la France coloniale œuvrait à inculquer aux enfants algériens qui ont eu la chance d'aller à l'école son histoire et ses traditions ». Après l'indépendance de l'Algérie, le Mawlid Ennabaoui était accueilli en grande pompe dans toutes les wilayas du pays, y compris Alger, ce qui --augurait de l'importance de cette fête religieuse chez les Algériens, et cela continue jusqu'à aujourd'hui. Pour cette journée spéciale, les Algériens ont des rituels, des plats consacrés pour la célébration du Mawlid. Comme chaque année, le Mawlid Ennabaoui Echarif est fêté dans la foi et la ferveur dans les quatre coins de l'Algérie, à l'exemple d'Alger où les traditions de leurs ancêtres casbajis pour fêter ce jour sont toujours ancrées. Préparer le plat de «rechta» la veille du Mawlid, mettre des bougies dans tous les coins de la maison, et pour finir la soirée en beauté, lire aux petits enfants l'histoire du Prophète Mohamed (QSSSL). Une tradition aujourd'hui méconnue ou presque par la jeunesse. Heureusement, grâce à nos parents, cet héritage de nos aïeuls est toujours préservé. Ambiance sereine et religieuse qui consiste en la lecture du Coran et des chants panégyriques. Le chant dans le genre Madih est interprété par plusieurs associations, comme «El Inchirah» d'Alger. Allant vers l'Est plus exactement à Batna, les familles des villages et des campagnes reculées de cette wilaya de l'Est conservent jalousement les us liés à la naissance du prophète Mohamed (QSSSL). En plus de leurs ferventes prières, en ce jour de fête, les mères de famille s'attachent, dès le coucher du soleil, à allumer une bougie dans chaque coin de la maison et à consacrer une autre pour chacun des membres de la famille. Une halte à Bordj Bou-Arréridj, où cette fête est une cérémonie, pleine de gaieté, de lumières et de chants, est organisée dans le village et dure jusqu'à l'aube. Les mosquées sont bien évidemment le lieu des prières des fidèles revêtant un caractère symbolique supplémentaire. Le Coran est récité et de nombreux concours de chants coraniques sont organisés en mettant l'accent sur la vie de notre Prophète. Certains parents saisissent l'occasion pour circoncire leurs petits garçons. Durant la nuit, des bougies sont allumées et les enfants font exploser les pétards et allument des feux multicolores. Les mamans, quant à elles, proposent du henné pour les amateurs suivi de la chanson Zad anabi wa frahna bih (le Prophète est né et nous sommes ravis). Pour la soirée, les femmes préparent de la tamina (gâteau à base de semoule grillée, miel et beurre) et lancent des youyous dès l'aube. Dans d'autres régions de l'Est, on prépare «El m'fermsa», un plat connu dans des régions notant Sétif, Constantine, Mila… Vers l'Ouest du pays, le Mawlid Ennabaoui a été célébré, pour la première fois, à Tlemcen, il y a sept siècles de cela. Cette ville garde la primauté historique concernant la célébration du Mawlid par rapport aux autres villes. Les autres pays maghrébins n'ont commencé à célébrer officiellement cet événement que des siècles plus tard. Concernant les plats des régions de l'Ouest, on cite «trida» et «rougueg», préparés la veille de la fête qu'on retrouve dans chaque maison. Quant aux zaouias, celle de Tlemcen «la Mamchaouia» connaît chaque année une activité intense, les adolescents volontaires procèdent aux préparatifs de la veillée annuelle. La zaouia va recevoir des centaines de fidèles et d'invités venus de très loin assister à cette «leila» annuelle à l'occasion du Mawlid Ennnabaoui. Sidi Ahmed (docteur, taleb et fakir) dirige les préparatifs. Rien n'est laissé au hasard. La cour est couverte d'une bâche au cas où la pluie tomberait. Les «foukaras» venus d'Alger sont logés et nourris à même la zaouia. Ils sont fidèles à ce rendez-vous depuis des années. Vers 18h, les plats de couscous commencent à arriver. Les foukaras de Nédroma annoncent leur entrée par le traditionnel «La Illaha Illallah» sous la conduite de Si Abdelkrim. Les trois salles sont pleines et la cour commence à devenir exigüe. La prière du Maghreb effectuée ; la veillée commence. La lecture du Coran est toujours primordiale. L'assemblée grandit au fur et à mesure du temps. Un peu plus vers le Sud, exactement à Bechar, une tradition est consacrée pour ce jour «Fezaa» à Beni-Abbès. Une trentaine de troupes de baroud se donnent la réplique durant toute la nuit pour célébrer le Mawlid Ennabaoui, fêtant la naissance du Prophète Mohamed (QSSSL). Cette tradition de plusieurs siècles qui caractérise la célébration de cette fête passe pour être une des plus importantes à travers le pays, vu le nombre de participants et d'invités. Diverses activités religieuses, culturelles et populaires initiées conjointement par la commune de Beni-Abbes, les associations locales et les différentes zaouïas et mosquées de la région, s'organisent pour l'occasion. Avant le début de la Fezaa, des groupes de Hadra des confréries religieuses de la région déclameront des madihs et autres chants religieux notamment «El Borda», sous la conduite de plusieurs chouyoukh des zaouïas et écoles coraniques de la wilaya. Les festivités du Mawlid Ennabaoui à Beni-Abbés gardent toujours leur pertinence grâce à l'apport des habitants qui collaborent annuellement aux cérémonies à travers l'accueil et l'hébergement des visiteurs, comme il est de coutume dans cette région du sud du pays. Bien que les traditions divergent d'une région à l'autre pour commémorer cette fête, elles restent jusqu'à aujourd'hui, gardées et respectées par les Algériens qui les tiennent de leurs ancêtres et leur donnent une très grande importance malgré les tentations de changer sa vocation pour la rendre commerciale.