Le rôle des zaouïas dans l'éducation des générations futures fait l'objet de débats à Guelma. Les travaux d'un séminaire national consacré au rôle de la zaouïa dans l'éducation des générations se sont ouverts jeudi en fin d'après-midi dans la zaouïa Sidi Abdelmalek Ben Brahim, à Ouled Snan, commune de Belkheïr. * Réunissant des centaines de représentants d'associations et d'organisations religieuses, cette rencontre, 5e du genre animée par des docteurs, des professeurs et des enseignants de diverses universités algériennes et étrangères (Tunisie, Libye et Gambie), vise à mettre en relief “la contribution et l'apport des zaouïas dans le renforcement de l'unité des sociétés musulmanes et l'explication des valeurs de l'islam”, a souligné cheikh Cheffai Abdelatif de la zaouïa sunnite Sidi Abdelmalek Ben Brahim pour l'enseignement du Coran. Tribune d'échanges, le séminaire vise également à étudier les voies et moyens pour améliorer le travail de proximité de la zaouïa, de développer davantage l'esprit de fraternité, de pardon et de tolérance, a-t-il ajouté. Le directeur des affaires religieuses de la wilaya d'Annaba, M. Moussa Abdellaoui, avait auparavant souligné que les zaouïas ont de tous temps joué “un rôle de premier plan dans l'éducation religieuse, à travers l'enseignement, la lecture du Coran et la compréhension des préceptes de notre religion”. Cela s'est vérifié, a-t-il ajouté, par “l'éveil de la conscience nationale durant la période coloniale” et dans la “sauvegarde de la langue arabe”. Les autres conférenciers, en l'occurrence le Dr Abdelkader Nafati, recteur de l'université de Zitouna (Tunisie), le Dr Abdelbasset Derdour, de l'université de Batna, et le Dr Ahmed Dik, recteur de l'université Fath de Libye, ont développé, pour leur part, des thèmes liés à l'éducation spirituelle à l'ère de la mondialisation, aux vertus du rite malékite et du rôle de la zaouïa dans l'éveil du sentiment national et patriotique contre le colonialisme. Les zaouïas furent à l'origine des insurrections contre l'occupant colonial français, notamment celles menée par Mohamed Ameziane Ben Haddad, cheikh de la Rahmania de Kabylie, en 1871, ont-ils argumenté, à titre d'exemple, avant de faire remarquer que les zaouïas ont été réprimées et interdites d'exercer dans le but de supprimer l'apprentissage des sciences de la charia. Pas moins d'une quinzaine de communications ont été programmées lors de ce séminaire national en plus de cérémonies religieuses, des récitations du Saint Coran et de poèmes, a-t-on noté. En marge des travaux de cette rencontre qui se poursuivra jusqu'à samedi, il a été procédé à la circoncision d'enfants orphelins et issus de familles nécessiteuses auxquels des cadeaux ont été offerts par la zaouïa Sidi Abdelmalek Ben Brahim, organisatrice de ce rendez-vous religieux.