En prévision de la présentation du plan d'action du gouvernement aujourd'hui en soirée, des groupes parlementaires ont déjà tenu des réunions aux sièges de leurs formations politiques respectives pour déterminer leur position sur ce texte. D'autres ne s'attèleront à cette tâche que quelques heures avant l'intervention du Premier ministre Abdelmadjid Tebboune. C'est le cas du groupe parlementaire du Rassemblement national démocratique (RND) qui prévoit une rencontre à midi pour débattre de la note d'orientation que lui a adressé, il y a quelques jours, le secrétaire général du parti, Ahmed Ouyahia. Dans cette note, M. Ouyahia a rappelé les positions du parti sur certains dossiers et thèmes dont ceux développés durant la campagne électorale du dernier scrutin législatif, apprend-on du député et porte-parole du RND, Seddik Chiheb. "Globalement, on va soutenir ce plan d'action parce qu'il s'inscrit dans le cadre du programme du président de la République, tout en laissant une marge de manœuvre à nos députés. Nous allons apporter notre contribution au débat par la présence et par un nombre important d'interventions." Farouchement opposé aux privatisations et au nouveau modèle économique hérité de l'ex-gouvernement d'Abdelmalek Sellal, qu'il qualifie d'ultralibéral, le Parti des travailleurs (PT) pense que ce plan d'action comporte des éléments positifs, mais aussi des contradictions, une absence de cohérence et des orientations dangereuses. Les députés du PT vont concentrer leurs interventions sur, notamment, la restructuration du secteur bancaire qui répond, selon eux, aux injonctions des institutions financières internationales, tout en faisant fi des enseignements qui auraient pu être tirés des scandales ayant touché le secteur bancaire privé algérien. Le groupe parlementaire de ce parti déplore, en outre, l'absence dans la nouvelle feuille de route de l'Exécutif de toute citation de la préférence nationale, de la règle des 51/49 relative à l'investissement étranger, ainsi que du droit de préemption. "Pourquoi une campagne législative en 2017 pour finalement revenir au programme présidentiel de 2014 ? Allez ! Avancez vers l'arrière, dit le receveur du bus", ironise, sur sa page facebook, le député Ramdane Taâzibt. Le député du RCD et membre de la commission finances de l'APN, Ouamar Saoudi, nous a déclaré hier que la feuille de route du gouvernement est dépourvue de mesures à la hauteur de la crise financière et économique du pays. Le texte en question est également, selon lui, très vague sur des sujets déterminants. "On parle de ciblage de transferts sociaux, sans dire ce que le gouvernement va faire exactement dans ce sens. Idem pour le chapitre rationalisation des dépenses budgétaires et de fonctionnement, on ne donne aucune précision. On ne nous dit pas non plus comment régler le déficit budgétaire, augmenter les recettes fiscales. Le plan d'action du gouvernent manque cruellement de substance." Il ajoute : "Dans le préambule, on a beaucoup insisté sur l'identité nationale, les constantes et la préservation de l'unité nationale. Il aurait été plus opportun de nous expliquer comment garantir une justice sociale et assurer une distribution équitable et transparente des richesses." Lakhdar Benkhellaf, chef du groupe parlementaire de l'Alliance Adala-Ennahda-Bina, pense, lui, que le plan d'action du gouvernement "n'est que de l'encre sur du papier, en l'absence de mécanismes de contrôle. Depuis l'élection du premier Parlement pluraliste en 1997 à ce jour, 18 gouvernements se sont succédé et seulement trois d'entre eux ont présenté leur politique générale et leur bilan. Jusqu'à présent, nous n'avons pas vu de ministres sanctionnés pour des faits de corruption et d'autres pour mauvaise gestion. Tous les gouvernements successifs prétendent appliquer le programme du Président dont nous ne connaissons pas, jusqu'à présent, le contenu". Nissa H.