Le plan d'action du gouvernement, présenté dimanche dernier par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, devant les élus de la Chambre basse du Parlement, a été approuvé jeudi par les partis de la majorité. Les députés ont procédé à main levée au vote du document, et ce, après les réponses du Premier ministre à leurs interrogations. Le vote s'est déroulé en présence de 341 membres de l'APN, alors que 20 députés ont envoyé des procurations. Les députés du FLN et du RND ont dit oui, ceux de l'Alliance verte (MSP, Ennahda et El Islah) et du FJD de Abdallah Djaballah ont voté contre le document, alors que les élus du FFS et du PT se sont abstenus. Le MSP qualifie le plan d'action du gouvernement de «déjà vu». «C'est du copier-coller», déplore le docteur Naâmane, président du groupe parlementaire. M. Sellal, selon l'orateur, n'était pas convaincant dès lors que le contenu du plan contenait des généralités, manquait de précision et de cohésion et n'était pas quantifié. Le MSP rejette en bloc l'argument avancé par le Premier ministre concernant la présentation de déclaration de politique générale et le budget dégagé pour la concrétisation de ce plan. «Sellal affirme qu'il n'avait pas assez de temps pour présenter le bilan de sa politique ; c'est une aberration. Mieux encore, il affirme que le budget de réalisation de ce plan sera déterminé par la loi de finances. Ceci est grave, car nous savons tous que la loi de finances est définie par la feuille de route du gouvernement.» M. Benkhalef du FJD a justifié le rejet de ce plan par l'absence d'une vision claire du gouvernement. Ce député affirme que M. Sellal n'a pas été convaincant, notamment dans sa réponse concernant la non-présentation de la déclaration de politique générale des premier et deuxième gouvernements dirigés par l'actuel chef de l'Exécutif. «Le débat autour du plan du gouvernement est intervenu dans un climat tendu, généré par un processus politique qui a échoué», estime l'orateur, qui critique également le fait que le financement du plan d'action du gouvernement dépend des hydrocarbures et souligne «la détermination du gouvernement à opter en faveur de l'exploitation du gaz de schiste». M. Benkhalef relève «l'opacité de l'investissement, qui repose exclusivement sur les hydrocarbures et quelques secteurs restreints, et l'échec d'une telle politique». Par ailleurs, le PT s'est abstenu mais a affiché un satisfecit quant aux réponses du Premier ministre. «Sellal a répondu clairement à nos préoccupations et nous a rassurés sur un bon nombre de questions, notamment le maintient de la règle 51/49%, le renforcement du front interne, l'exploitation du gaz de schiste. Nous adhérons à la politique du logement», note le député Taâzibt. Mais alors pourquoi le PT s'est-il abstenu si le plan du gouvernement prend en charge ses revendications ? Il s'agit, selon ce député, «d'une abstention positive» !