Sur les 5 premiers mois de l'année 2017, le déficit commercial de l'Algérie a baissé de 54%. La balance commerciale de l'Algérie a enregistré un déficit qui s'est chiffré à 3,97 milliards (mds) usd, contre un déficit de 8,71 mds usd sur la même période de 2016, selon les chiffres officiels des Douanes publiés hier. On pourrait croire que c'est la conséquence des mesures prises par le gouvernement pour baisser la facture d'importation. En effet, le gouvernement a littéralement bloqué les importations ces derniers mois en instaurant les licences d'importation et en durcissant les contrôles sur les importateurs. Paradoxalement, ce ne sont pas ces mesures qui ont engendré cette baisse du déficit. Durant les cinq premiers mois de l'année en cours (de janvier à mai), les importations se sont établies à 19,67 milliards de dollars contre 19,86 milliards durant la même période 2016, soit un recul de seulement 0,98%. À ce rythme, les importations s'élèveront à 46 milliards de dollars en 2017. Cette bonne performance a été, plutôt, rendue possible par la hausse des exportations. Elles ont augmenté à 15,7 milliards entre janvier et fin mai de l'année en cours contre 11,15 milliards sur la même période de 2016, soit une hausse de 40,77%, précise le Cnis. Cette hausse s'explique, par ailleurs, par l'embellie des cours du pétrole par rapport à l'année dernière. En effet, grâce au redressement des cours pétroliers, les exportations des hydrocarbures, ayant représenté 94,63% du total des exportations, ont atteint 14,86 mds usd, soit une hausse de près de 43% par rapport à la même période de 2016. Quant aux exportations hors hydrocarbures (5,4% du montant global des exportations), elles ont augmenté à 843 millions usd, en hausse de près de 11%. Pour ce qui est des importations, sur les quatre groupes des produits importés, deux ont enregistré une baisse. Il s'agit des biens destinés à l'outil de production et des biens d'équipement. Les importations des produits alimentaires ont haussé à 3,8 mds usd contre 3,36 mds usd (hausse de près de 13%), tandis que les biens de consommation non alimentaires ont augmenté à 3,41 mds usd contre 3,37 mds usd (+1,2%). Notons aussi qu'une importante partie (60,34%) des importations a été payée cash, avec une augmentation de 2,52% des règlements par rapport à la même période en 2016. Les lignes de crédit ont financé les importations à hauteur de 36,14% pour un montant de 7,11 mds usd (en baisse de 4,7%), tandis que les comptes en devises propres ont financé les importations pour un montant de 6 millions usd contre 3 millions usd (hausse de 100%). Le reste des importations a été financé par le recours à d'autres moyens de paiement à hauteur de 685 millions usd (en baisse de 17,2%). Selon les chiffres du Cnis, l'Italie préserve son statut de premier partenaire commercial de l'Algérie, au cours des cinq premiers mois 2017. L'Italie, avec 2,6 mds usd d'exportations algériennes (16,6% des exportations globales algériennes), est restée le premier client de l'Algérie, suivie de l'Espagne avec 1,85 md usd (11,81%), de la France avec 1,83 md usd (11,7%), des Etats-Unis avec 1,49 md usd (9,50%) et des Pays-Bas avec 1,01 md usd (6,43%). Quant aux principaux fournisseurs de l'Algérie, la Chine est restée en tête avec 3,92 mds usd d'importations algériennes (près de 20% des importations globales algériennes), suivie de la France avec 1,67 md usd (8,5%), de l'Italie avec 1,38 md usd (7,03%), de l'Allemagne avec 1,34 md usd (6,8%) et de l'Espagne avec 1,23 md usd (6,24%). Saïd Smati