Qu'est-ce qu'il peut bien y avoir entre un bâtisseur, un bibliothécaire-conservateur et un calligraphe de la belle écriture ? Qu'est-ce qui lie l'acte d'édifier à l'envie d'égrener une poignée de notes sur son banjo et d'esquisser un trait du beau de la calligraphie si ce n'est l'art ! En effet, c'est peut-être ce qu'il y a de commun dans ce "trio" d'artistes-peintres qui illumine chacun de son "mesbah" un coin de l'univers fade de la vie culturelle. Et, à l'exception du "beau aristé" Maâmar Tazi, Mounia Halimi Fernani a stoppé la marche de son "T" d'architecte pendant qu'Ahmed Seradouni a rangé son banjo dans sa housse. Un arrêt sur toile obligé pour dépoussiérer les houppes de leurs pinceaux. Objectif ! Portraiturer et croquer du mieux qu'ils peuvent, l'espace de la galerie Ezzou'Art sis au Centre commercial et de loisirs de Bab Ezzouar. Certes que tout s'oppose à l'union de ce trio d'artistes issus d'horizons diverses ! À commencer d'abord par l'itinéraire de ce groupe qui diffère l'un de l'autre, mais dont les destins demeurent cependant liés à l'envie d'ensemencer le beau. S'il leur est loisible de puiser ou d'emprunter des couleurs à l'arc-en-ciel, en revanche, tout un chacun façonne du mieux que lui permet son talent, les aspects et les contours en ajoutant toutefois sa poésie et sa grâce. C'est l'éventail de style et le rai de lumière qu'ils apprêtent pour les visiteurs en ces veillées du mois de Ramadhan. Mais, et à y bien voir, c'est peut-être là le challenge que s'est assigné le staff de la galerie Ezzou'Art, d'offrir l'opportunité aux artistes de sortir de leurs ateliers et d'aller vers la création collective ! Et l'exemple du thème "Trio-couleurs, matières, lumières" est révélateur! Louhal Nourreddine